Alors que 14 nouvelles victimes ont été enregistrées dans la nuit de jeudi à vendredi à Karachi, l’inspecteur général de la police du Sindh, Fayyaz Leghari a déclaré ce jeudi que les crimes commis par les tueurs à gage dans cette métropole étaient le résultat d’une conspiration aux racines profondes destinée à blesser le Pakistan en déstabilisant le pôle économique du pays.
Constatant que les tueurs à gage n’agissaient que dans certains quartiers de la ville, Fayyaz Leghari maintient que les facteurs ethniques et sectaires sont exploités par des conspirateurs ce qui inclut les mafias qui mouillent dans le trafic de drogues.
A la question concernant la hausse des extorsions et des meurtres par les tueurs à gage, l’inspecteur général admet cette hausse de ces derniers jours mais il maintient qu’elles sont localisées et dues à la guerre en cours qui se déroulent entre deux gangs du quartier de Lyari.
Il conclut en indiquant que 30 à 35 raids quotidiens étaient entrepris par les policiers et les rangers pour contenir cette situation.
Pourtant, malgré ces chiffres censés montrer le travail des forces de police visant à restaurer l’ordre, l’efficacité de la police peut être soumise à caution. De nombreuses histoires font état de corruptions pour que les forces de l’ordre ferment les yeux sur les trafics ou aident à la protection des gangs. Dans cette spirale de violence, il convient également de mentionner que 65 policiers ont perdus la vie à Karachi depuis le début de l’année.
Depuis le début du mois, plus de 90 personnes ont été assassinées à Karachi. Le cycle de violence dans lequel la métropole s’enfonce est chaque mois de plus en plus intense. Si comme le mentionne le chef de la police du Sindh, les facteurs ethniques et sectaires sont responsables de plusieurs de ces meurtres, il oublie d’évoquer les partis politiques qui se livrent à une véritable guerre des gangs pour le contrôle des territoires de Karachi.
La ville est également gangrenée par la présence de nombreuses armes, par d’importantes quantités de drogues et par la présence de nombreux militants islamistes. La somme de ces facteurs fait de Karachi « la cosmopolite » un véritable détonateur. Crier à la conspiration semble une manière de détourner la réalité des problèmes que connait Karachi car il semble que les causes de la violence à Karachi soient connues.
Sources :
Dawn (Pakistan) en VO.
The Pakistan Observer (Pakistan) et ici en VO.
Julien Lathus.