La violence règne toujours en maître à Karachi.

Le chaos que connait Karachi avait déjà fait l’objet d’une publication sur The Indian Papers. La Commission des Droits de l’Homme au Pakistan avait enregistré 1257 assassinats pour le premier semestre de l’année 2012. Juillet confirme cette tendance et la situation semble complètement hors de contrôle. Karachi se place plus que jamais dans le haut du classement des villes les plus dangereuses du monde.

Enfants à Karachi et la culture des armes par fahadee, flickr

La capitale économique et financière du Pakistan a enregistré 188 meurtres au mois de juillet. Parallèlement, les comptes affichent plus de 500 extorsions et 4 attentats à la bombe. La plupart de ces meurtres ont frappé des activistes politiques ou des membres des différentes communautés religieuses de la ville.

Cette violence, comme les extorsions ont connu une expansion dans les 20 premiers jours du mois de juillet, avant que la ville s’installe dans le rythme du Ramadan.

Face à ces chiffres, des groupes religieux et des partis politiques ont exprimé leurs inquiétudes. Le sénateur du Parti du Peuple Pakistan (PPP), Saeed Ghani déclare que la situation dans la ville était « horrible ». Neuf personnes affiliées à son parti sont mortes à Karachi dans le mois de juillet, principalement sous le feu des tueurs à gage.

Pour se dresser contre ses pratiques, il invite les citoyens ordinaires à jouer un rôle dans le contrôle de ses meurtres. Il ajoute que les tueurs à gage peuvent être identifiés et arrêtés avec l’aide de la population. « Une action franche est à prendre contre ces terroristes » affirme-t-il.

Il poursuit en déclarant que même si ces criminels sont arrêtés et que la police les traduit devant une cour, il n’y a pas suffisamment d’évidences puisque la population craint de témoigner contre eux dans le cadre judiciaire.

Syed Muzaffar Hussain Shah, ministre en chef de la province du Sind, dont Karachi est la capitale déclare qu’au cours de la prochaine session sénatoriale, la situation de la mégalopole sera évoqué avec le ministre de l’intérieur, Rehman Malik.

Pour Halim Adil Sheikh, leader local du parti Pakistan Muslim League (PML) et conseiller d’Hussain Shah remarque qu’il n’y a pas de solution politique à la défaillance de la loi à Karachi et que les criminels devraient être traités en tant que criminels. Il s’est prend également à la connivence entre les partis politiques et le crime organisé.

Si la politique engendre des violences, elle n’est pas l’unique facteur de ces chiffres dans cette ville tentaculaire. En tant que ville la plus cosmopolite du Pakistan, les violences ethniques et religieuses font également leur lot de morts toute l’année. A cela s’ajoute les nombreux trafics, de drogues ou d’armes qui engendrent un climat d’insécurité.

Karachi reste pourtant la capitale économique et financière du Pakistan et elle se caractérise par une immense vitalité artistique et intellectuelle. La cité est néanmoins marquée dans son histoire par une culture de la violence armée.

Sources :

Business Recorder (Pakistan) en VO.

The News International (Pakistan) en VO.

Julien Lathus