Au moins 82 personnes sont mortes et 700 autres ont été blessées mercredi au Bangladesh dans l’effondrement d’un immeuble de huit étages qui abritait plusieurs ateliers de confection à la périphérie de la capitale, Dhaka. De nombreuses personnes seraient encore coincées sous les décombres et les secours ont déclenché le plan rouge.
Pour évacuer les blessés, des toboggans ont été montés avec des rouleaux de tissu.
« Le bilan est désormais de 82 morts. Au moins 700 personnes sont par ailleurs soignées à l’hôpital » a déclaré Hiralal Roy, un médecin urgentiste de l’hôpital Enam, proche du lieu de l’accident. L’immeuble Rana Plaza, qui abrite notamment deux ateliers de confection, des magasins et une banque, s’est effondré comme un château de cartes en début de matinée, à Savar. Seul les premiers étages sont restés intacts et la scène évoque les conséquences d’un puissant séisme. « Le bilan va s’alourdir, certains blessés sont dans un état critique » a-t-il ajouté.
Apparemment, une fissure était apparue la veille sur la façade de l’immeuble, dont l’accès aurait été interdit par les autorités. Une consigne qui semble avoir été ignorée par les propriétaires de ce bâtiment, dans lequel travaillaient des centaines d’ouvriers du textile, un secteur, en pleine expansion au Bangladesh, mais où les accidents sont fréquents. En novembre dernier 112 salariés avaient péri dans un incendie. Le non-respect des normes de construction et de sécurité est à l’origine chaque année de plusieurs effondrements et incendies.
Équipés de découpeuses et de grues, des centaines de pompiers et de membres de l’armée appelés en renfort luttaient pour retrouver des survivants dans la montagne de gravats et de morceaux d’acier. Les blessés étaient évacués sur des brancards de fortune confectionnés avec des habits. Certains ouvriers travaillant dans les ateliers de confection s’étaient publiquement inquiétés de fissures mardi soir, suscitant la panique parmi les ouvriers. Dix personnes avaient été blessées dans la bousculade qui avait suivi l’information mais les ouvriers avaient dû revenir travailler sur ordre de leurs chefs.
« Les responsables nous ont obligé à revenir et une heure après notre retour, le bâtiment s’est effondré » rapporte Mousumi, une ouvrière de 24 ans. Selon elle, 5000 personnes travaillaient dans l’immeuble, qui abrite aussi des appartements et des magasins. « Je suis blessée. Mais je n’ai pas trouvé mon mari qui travaillait au quatrième étage » a-t-elle ajouté.
L’un des ateliers situés dans l’immeuble était New Wave Style, qui indique sur son site internet travailler notamment pour l’espagnol Mango et la marque italienne Benetton.
Julien Lathus