Deux études parues ces derniers jours font apparaître un climat favorable à la croissance économique indienne. On y apprend qu’en Inde, les employés, comme les businessmen ont le moral et que l’optimisme semble prévaloir pour 2013. L’occasion de se pencher sur les fondements d’un tel positivisme émanant d’une puissance économique en devenir.
Selon une enquête de Grant Thorton International Business Report, une agence européenne de sondage économique, 71 % des businessmen indiens sont optimistes pour leur économie nationale et prévoient un fort démarrage pour l’année 2013. « En dépit des scénarios de l’économie globale et de certains risques nationaux, l’économie indienne tend vers le l’optimisme en raison de changements politiques, de l’annonce de grands projets et d’une réduction des taux d’intérêts qui devraient permettre une hausse de la croissance » explique Munesh Khanna, un partenaire indien de Grant Thorton International.
L’enquête met en lumière que l’optimisme ambiant est dû aux perspectives d’accroissement de revenus, d’opportunités d’emploi et de rentabilité. Dans ce classement, l’Arabie Saoudite apparait comme le pays où les businessmen sont les plus optimistes puisque 88 % d’entre eux voient l’avenir de manière positive.
Même constat chez les employés indiens qui apparaissent comme très optimistes pour les perspectives de 2013. Une enquête de Randstad Workmonitor laisse apparaitre que 83 % des employés pensent que la situation économique sera meilleure en 2013 qu’en 2012. Parmi eux, 72 % jugent la situation actuelle comme bonne. « Alors que l’économie mondiale poursuit sa chute, il est intéressant de voir que les employés indiens demeurent optimistes quant à la situation économique de l’Inde et de la stabilité de leurs emplois » analyse E Balaji, de la branche indienne de Randstad.
Cet optimisme répond aux prévisions de croissance indienne qui laissent penser (confirmer ?) que l’Inde semble avoir tourné le dos à la crise économique mondiale. Dans une autre enquête, il apparait qu’1/3 des groupes indiens pensent que le pays atteindra un taux de croissance allant de 6 à 7,5 % pour 2013-2014. Si le secteur agricole pourrait enregistrer une hausse de 2 à 4 %, celui industriel pourrait grimper au-delà des 6 %. Parallèlement, l’inflation devrait se porter à 7 % pour la prochaine année fiscale.
En raison de la stagnation de l’économie des pays développés et la contagion de la crise dans les économies en développement, l’Inde reste néanmoins vulnérable et peut replonger dans les travers de la crise en raison de la frilosité des investisseurs indiens. Ce point reste la bête noire de l’économie indienne.
Pour l’économiste en chef de la Banque Mondiale, l’indien Kaushik Basu, la croissance de l’Inde devrait se situer aux alentours de 6 % pour l’année à venir. « Ce sont des temps très très difficiles pour le monde. La seule exception à ce scénario reste une prévision de 6 % de croissance pour l’Inde en 2013 » déclare-t-il.
Pour le ministre indien des finances, P. Chidambaram, ces bons chiffres donnent une opportunité au gouvernement de lancer des programmes de développement à direction des plus pauvres et des plus nécessiteux de la société ainsi que pour les minorités et le monde rural. Dans ce sens et avant le vote du budget de l’Union Indienne, plusieurs suggestions proposent une exemption complète de taxes sur les montants donnés à des ONG ou la reconnaissance et la légitimation des profits des ONG dans le cadre d’un autofinancement
Sources :
The Economic Times (Inde) en VO.
ZeeNews (Inde) en VO.
Julien Lathus
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