Alors que l’Inde et le Pakistan avait entamé un processus de rapprochement et de normalisation de leurs liens depuis la visite du président pakistanais, Asif Ali Zardari en Inde en avril dernier, un climat de suspicion, voire de défiance semble s’installer entre les deux pays. En cause : le manque de nouvelles rencontres, des contentieux qui restent en suspens, la reprise d’un esprit de compétition ?
Dimanche, le ministre indien de l’intérieur, S. K. Shinde a clairement fait comprendre que le Pakistan aidait des terroristes à s’infiltrer sur le territoire indien. « Nous avons des informations selon lesquels le Pakistan aiderait des terroristes à entrer sur notre territoire. Nous avons des informations émanant de nos services de renseignement. Nous sommes en alerte » a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes à New Delhi.
Dans le passé, des terroristes avaient pris pour cible les célébrations de Dussehra et du Diwali, deux des plus grands festivals hindous. Ces fêtes qui se déroulent au mois d’octobre et de novembre coïncident également avec les fortes chutes de neige que connait les passes montagneuses du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan. C’est alors à ce moment de l’année que les derniers infiltrés entre en Inde par le Cachemire.
Avec le cessez-le-feu mit en place depuis plus de 10 ans maintenant, la frontière indo-pakistanaise n’est plus la seule route pour s’infiltrer des deux côtés. Plus important encore, l’essor de groupes militants indien rend presque impossible à différencier des infiltrés étrangers de militants locaux.
Les forces de sécurités indiennes sont généralement en alerte maximum durant la période des célébrations hindoues car l’Inde est en vacances et que d’importantes foules se forment dans les rues tous les soirs. Aujourd’hui, les politiques ne veulent se risquer au moindre incident qui serait alors catastrophique aussi bien sur un plan interne qu’externe.
Le dernier avertissement de la sorte au Pakistan datait de 2009 par le prédécesseur de S.K. Sindhe, P. Chidambaram. « Si des terroristes venus su Pakistan tente la moindre attaque sur l’Inde, ils ne seront pas seulement défaits, mais nous répliquerons par la manière forte » avait-t-il déclaré en ajoutant que l’Inde avait les moyens de repousser les infiltrations du Pakistan.
Si le spectre des attentats pèsent toujours en Inde et que les agissements du Pakistan pour faire avancer la résolution de l’affaire de ceux de Bombay de 2008 sont une condition de plus importante dans la poursuite du processus de normalisation, le Pakistan trouve un autre terrain pour afficher sa rivalité.
C’est dans le domaine des records du monde que le Pakistan cherche à faire sa place et à détrôner l’Inde dans certains défis. C’est à Lahore, au cours du Festival Punjabi de la Jeunesse que le livre Guinness des records a enregistré de nouveaux exploits, au détriment de l’Inde.
Les jeunes Pakistanais se sont attaqués aux série de coups de pied, à la mise en place d’un jeu d’échec en un temps record, à la confection express de chapati (pain) ou encore à tracter un camion avec ses moustaches.
Ainsi, Ahmad Amin Bodla a frappé plus de 600 fois dans un punching-ball, Mohammad Mansha a confectionné et cuit 3 chapati en 3 minutes et Mohammed Sadi a tiré un camion avec ses moustaches. Puis Jaleel ul-Ehasan s’est habillé le plus rapidement en tenue de cricket. Tous ses records ont été enregistrés par une équipe du Livre Guinness et appartenaient auparavant à des Indiens.
« L’Inde n’arrêtait pas de nous défier via les réseaux sociaux comme Facebook et c’est une bonne chose de concourir contre eux. Je promets la prochaine fois d’établir un meilleur record » affirme Bodla le champion d’arts martiaux qui dédie ce record à tous les Pakistanais.
La veille, 70 000 Pakistanais ont chanté leur hymne national au Stade National de Cricket à Lahore, battant ainsi le record indien.
Entre records à tendance nationaliste et poigne de fer indienne sur les questions de sécurité, les deux pays semblent tourner le dos au concept de la diplomatie du soufisme dans laquelle de grands espoirs résidaient. L’Inde et le Pakistan peuvent néanmoins rectifier le tir par de nouvelles mesures de confiance (CBM). La réponse au prochain rendez-vous indo-pakistanais.
Sources :
Daily News & Analysis (Inde) en VO.
The Express Tribune – International Herald Tribune (Pakistan) en VO.
Julien Lathus.