Revue de presse du 29 juillet au 4 août (spéciale « Au(x) nom(s) de Dieu(x) »).

C’est peut être une surprise pour aucun d’entre vous mais le sous-continent indien est un espace pétri de religions et de croyances aux racines profondes et à l’esprit vivace. L’Hindouisme y côtoie l’Islam et une pléiade d’autres religions comme le Sikhisme ou les adeptes Parisis …

C’est peut être une surprise pour aucun d’entre vous mais le sous-continent indien est un espace pétri de religions et de croyances aux racines profondes et à l’esprit vivace. L’Hindouisme y côtoie l’Islam et une pléiade d’autres religions comme le Sikhisme ou les adeptes Parisis trouvent en Asie du Sud une terre faite d’un terreau spirituel hors du commun, pour le meilleur comme pour le pire. Aujourd’hui, rendons nous en Inde où nombre de villages portent le nom de divinités hindoues, puis au Pakistan où, au nom de la religion et de la morale, certaines publicités sont interdites. Mais avant de rejoindre le monde du divin, direction le Népal pour une phrase de la semaine porteuse d’espoirs.

La phrase de la semaine.

220px-Panthera_tigris7« La hausse de la population des Tigres du Bengale au Népal est très encourageante et cette croissance nous ajoute de nouvelles responsabilités et autant de nouveaux défis pour la conservation de cette espèce ».

Maheshwar Dhakal, un écologiste du Département de Conservation des Parcs du Népal se félicite de la hausse du nombre de ces grands félins qui sont néanmoins toujours menacés d’extinction. Il y a de quoi se réjouir puisqu’en atteignant les 198 individus, les tigres népalais ont enregistré une hausse de 63 % en 5 ans. Pour continuer sur cette voie en dépit des interactions entre les locaux et les tigres, le Népal, la Chine et l’Inde doivent collaborer pour assurer une plus grande sécurité aux félins tout en leur offrant un cadre idéal pour voir leur nombre croître et enfin quitter la zone rouge synonyme de « voie d’extinction ».

En Inde, des villages aux noms des Dieux.

Dans une immense enquête, le quotidien indien The Indian Express a recensé dans près de 700 000 villages en Inde le nom de ces derniers selon les résultats du dernier recensement datant de 2011. Chose surprenante : le nom des villages en relation directe avec les divinités du panthéon hindou. Parmi elles, Rama se taille la part du lion avec 3626 villages portant son nom à travers le pays. Krishna le talonne avec 3309 villages. On ne compte alors plus les Krishanpur ou les Ramnagar. Derrière cette dynamique d’attachement à la religion, on perçoit également une histoire des migrations indiennes internes.

Une toponymie synonyme de migrations et de croyances.

Une toponymie synonyme de migrations et de croyances.

Certains villages empruntent le nom des cités saintes de l’hindouisme. Ainsi apparaissent 17 Prayag (ancien nom d’Allahabad) ou 41 Kashi (l’ancien nom de Varanasi). Les héros des 2 grandes épopées de l’hindouisme sont également à l’honneur dans la toponymie des villages indiens. Le Ramayana a engendré 187 Bharat, 160 Lakshman, 367 Hanuman ou encore 75 Sita. Concernant le Mahabharata, Krishna reste le plus populaire.

« Les noms de ces villages sont la représentation fossilisée d’un passé immémorial. Ils permettent de connecter les nombreuses sources et trajectoires migratoires du pays. Les immigrants emportaient avec eux le nom de leurs villages d’origine et le réutilisaient dans leur nouveau territoire » explique R Balakrishnan, en étude depuis 25 ans sur la toponymie indienne.

Le Pakistan juge immorale une publicité pour des préservatifs.

Les efforts mondiaux pour rendre les moyens de contraception plus accessible viennent de reculer un peu cette semaine avec l’interdiction au Pakistan d’une publicité sur les préservatifs, mettant en scène un mannequin pakistanais, Mathira. Jeudi, l’Autorité de Régulation des Médias du Pakistan (PEMRA) a jugé cette publicité issue de l’ONG DKT International qui milite pour le planning familial «d’indécente ».

Dans une directive émise à l’encontre de l’Association Pakistanaise de la Diffusion, la PEMRA explique que « la publicité est indécente, immorale et dégradante à l’encontre des valeurs religieuses et socioculturelles du pays ». « Diffuser une telle publicité faite d’immoralité et en plus durant le Ramadan nécessite une action sérieuse » justifie le porte parole de PEMRA.

Pourtant, rien de très choquant avec un regard occidental. On y voit le modèle Mathira tenter de se rendre encore plus désirable auprès de son mari en demandant même à ses voisins de la glace pour refroidir ses boissons, ce qui intrigue ses derniers. Au final, le mari de Mathira se confesse : cette belle femme l’adore car il utilise des préservatifs de la marque Josh, qui sont également disponibles avec un parfum de fraises.

Un peu plus d'humour dans la périphérie de Calcutta en Inde où le préservatif se pare d'attributs moustachus pour inviter à son utilisation.

Un peu plus d’humour dans la périphérie de Calcutta en Inde où le préservatif se pare d’attributs moustachus pour inviter à son utilisation. Photo par Julien L.

Depuis cette décision, certains éditorialistes des journaux pakistanais sont intervenus pour donner leur point de vue et des sondages à destination des lecteurs font apparaître une décision de PEMRA comme bienvenue. Actuellement, près de 27 % des 193 millions de Pakistanais ont accès au moyens de contrôle des naissances. Le sujet du planning familial reste un tabou face à l’ancrage religieux de la société pakistanaise.

Julien Lathus

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