Revue de presse du 26 novembre au 2 décembre.

Bangladesh : investigation surprise dans les usines de confection.
Alors qu’un gigantesque incendie a coûté la vie à 110 ouvriers dans une usine de confection travaillant pour des marques de vêtements occidentales le week-end dernier, des pompiers ont mené une inspection surprise dans des centaines d’usines. Jeudi, …

Bangladesh : investigation surprise dans les usines de confection.

Alors qu’un gigantesque incendie a coûté la vie à 110 ouvriers dans une usine de confection travaillant pour des marques de vêtements occidentales le week-end dernier, des pompiers ont mené une inspection surprise dans des centaines d’usines. Jeudi, des milliers de manifestants protestaient devant les bureaux de l’industrie textile quand des dizaines de pompiers ont investi la zone industrielle d’Ashulia à Dhaka.

« Nous avons mis en place 15 équipes pour inspecter les usines » annonce Abdus Salam, le directeur administratif de la brigade bangladaise des pompiers. « Nous allons investir les 547 usines d’Ashulia et nous poursuivrons cette démarche à d’autres usines dans le pays » poursuit-t-il. Ces équipes ont pour mission de vérifier les installations comme les sorties de secours et les systèmes d’extinction de feu.

« Nous avons vérifié plus de 70 usines aujourd’hui et nous avons découvert qu’un tiers d’entre elles ne disposaient pas de mesures de protection suffisantes » indique Abdus Salam. Selon les autorités, l’usine de neuf étages Tazreen Fashion n’aurait jamais dû dépasser les 3 étages.  Elles ont également arrêté 3 responsables de l’usine qui avaient demandé aux ouvriers de rester à leurs postes. Pour sa défense, l’un de ces responsables a annoncé qu’il ne savait pas que des sorties de secours étaient nécessaires. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire. L’association de défense des travailleurs du textile, Clean Clothes Campaign affirme que près de 600 personnes ont péri dans des incendies d’usines textiles depuis 2006 au Bangladesh.

La grande idée du Bhoutan qui pourrait changer le monde.

Le petit royaume himalayen du Bhoutan, créateur de mesures de prospérité visant à relever le Bonheur Intérieur Brut (BIB) pourrait influencer la Conférence sur les Changements Climatiques de Doha de l’ONU (du 26 novembre au 7 décembre). En arrivant au Bhoutan, le ton est donné. Entre l’aéroport et la capitale Thimphu, le voyageur peut admirer des mantras sur des panneaux qui recommandent « de profiter de la vie » ou « de laisser la nature devenir son guide ».

Depuis 1971 et l’ouverture du pays aux étrangers, le Bhoutan a rejeté le PIB comme unique mesure susceptible de quantifier le développement. Il s’est placé en novateur en considérant la spiritualité, le social et l’environnement comme indicateur national : le BIB. En ces temps de crise financière, d’accroissement des inégalités et de destruction environnementale, les idées de ce petit royaume focalisent l’attention de beaucoup de personnes.

Alors que les leaders mondiaux vont entamer leur seconde et dernière semaine de conférence à Doha, le Bhoutan « invite le reste de la planète à régler le suicide économique et environnemental qui ne sommes en train de construire ». L’année dernière, 6 pays ont emboîté le pas du Bhoutan qui appelle à une approche holistique du développement.

Karachi : la spirale de la violence.

Dans son numéro de cette semaine (1152) de Courrier International consacre un article au problème de la violence à Karachi issu du quotidien pakistanais The Nation. La capitale économique et financière du Pakistan connait une explosion des meurtres. La faute aux talibans, à des policiers ripoux et à des partis politiques.

Courrier International met le doigt sur ce problème qui occupe fréquemment les publications de The Indian Papers en montrant la banalisation des assassinats alors que « les morts s’accumulent sans répit et dans une indifférence constante ». Depuis le début de l’année, près de 2000 personnes sont mortes dans des attaques à caractères politiques, religieux ou ethniques. Parfois même pour plusieurs de ces mêmes raisons. Ce chiffre dépasse déjà celui de 2011.

Pour les autorités, les responsabilités de ces meurtres demeurent un secret de polichinelle oscillant entre idée de conspiration et « d’agent tiers ». Depuis peu, on les met sur le dos es talibans. « Ils ont une part de responsabilité, mais ne sont pas les seuls en cause ». Un membre de l’unité d’enquête spécial se garde bien de citer les partis politiques. Face à la politisation des forces de police et du laxisme du système judiciaire, la violence trouve un terreau de choix pour croitre. Cette violence reçoit également l’aide régulière d’une omerta façonnée par la peur et l’élimination de témoins. « Une police indépendante et un système judiciaire fort et actif sont la solution aux problèmes de Karachi » conclut un conseiller du ministère de l’intérieur pakistanais.

Julien Lathus

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