Revue de presse du 20 au 26 mai.

Cette semaine, une sélection faite de retour et d’errance. Au Pakistan, où l’armée tente de gagner les cœurs des réfugiés de retour dans les zones tribales et en Inde, pour découvrir le quotidien des veuves de Vridavan, la cité mythique du Krishna. Mais avant, une …

Cette semaine, une sélection faite de retour et d’errance. Au Pakistan, où l’armée tente de gagner les cœurs des réfugiés de retour dans les zones tribales et en Inde, pour découvrir le quotidien des veuves de Vridavan, la cité mythique du Krishna. Mais avant, une nouvelle rubrique !

La phrase de la semaine.

Narasimhan Ram en 1987« L’éditorialisation des informations est devenue un vice, pas seulement dans la presse indienne mais également dans la presse étrangère. Le reportage de terrain est aussi en phase de partialité. Dans ce processus, les standards du journalisme sont affectés ».

Narasimhan Ram, ancien rédacteur en chef du quotidien The Hindu qui s’interroge sur la partialité des média lors d’une cérémonie où il a reçu le prix RedInk Lifetime Achivement pour « une carrière entièrement dédiée au bon journalisme ».

Le retour des réfugiés pakistanais chez eux.

Après une décennie sur le front de la guerre contre la terreur à combattre les Talibans, l’armée pakistanaise change de politique à la frontière de l’Afghanistan. Dans ces régions montagneuses, l’amélioration du quotidien permet à la population locale de regagner son foyer après des années passées à vivre en réfugiés en leur propre pays. Pour le Vancouver Sun, Rebecca Santana a écrit une brillante analyse qui permet de comprendre les mécanisme complexes de la gestion des réfugiés dans des zones de guerre instables.

Les collines de Saraogha dans le Waziristan du sud, Pakistan.

Les collines de Saraogha dans le Waziristan du sud, Pakistan.

A travers les collines montagneuses de la région de Sararogha, à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, là où les militaires pakistanais étaient engagés dans un intense combat contre les Talibans il y a quelques années, des oliviers ont fait leur apparition ces derniers temps. Des militaires pakistanais y ont planté ces arbres, directement venus d’Italie pour améliorer la production locale. « Il paraît que les fermes dédiées à l’apiculture sont encore plus rentables » explique Hassan Hayt, un habitant.

Les militaires pakistanais sont entrés dans un nouveau combat : gagner l’appui de la population tribale du Waziristan du sud qui rentre d’exil. Dans ce sens, ils sont engagés dans la reconstruction des infrastructures et la création d’opportunités pour rétablir l’économie locale. Un pari qui semble payer. « Maintenant les gens sont plus conscients, plus éduqués. Ils ne prendront pas les armes mais s’engageront dans le développement pour contribuer positivement à la société » reprend Hassan Hayat.

Pourtant, la situation sur le terrain est loin d’être stable et ses améliorations ne suffisent pas, pour certains, à combler les difficultés engendrées par l’influence talibane, la présence militaire des forces gouvernementales et un processus de développement lent et inégalement réparti. La question des populations locales, majoritairement pashtounes est d’autant plus importantes que le futur de la région sera influencer par le retrait des troupes américaines et de l’OTAN qui interviendra l’année prochaine.

Chez les veuves de Vrindavan (Inde).

Dans la mythologie hindoue, Vrindavan est le cœur du pays de Krishna. Au bord du fleuve Jamuna, la petite ville est également le refuge de milliers de veuves à l’existence faite de privations. Souvent chassées de leurs foyers, ces femmes ne trouvent que quelques structures d’accueil privées et les plans gouvernementaux ne se résume qu’à des actions symboliques. Pour Foutain Ink, Neha Dixit s’est rendue en janvier, « quand le froid du matin était vif » sur place pour nous rapporter dans un long article, un panorama touchant de la vie des veuves dans cette région de l’Uttar Pradesh, une vie faite pour la survie.

A Vrindavan, la ville de Krishna et de veuves.

A Vrindavan, la ville de Krishna et de veuves.

Dans un refuge à la façade jaune délavée, 171 veuves se partagent les lieux. Il y a des jeunes, des vielles, des Bengalies et des Indiennes du nord, chacune forment une caste, toujours prête à faire supporter aux autres les causes de ses maux comme dans le cas de la gestion de l’eau potable qui est puisée depuis une citerne.

Ces femmes représentent près du tiers des 57 000 habitants de Vrindavan. Dans le livre religieux du Bhawad Gita et dans les écrits du poète Kalidas, les rives de Vrindavan, sur la rivière Jamuna est une terre de pâture et de bois verts. C’est aussi le foyer du Dieu Krichna qui faisait dans sa jeunesse était son terrain de jeu, promenant des vaches dans les près, dansant avec les bergères et tombant amoureux de Radha. Souvent, à la mort de leur mari et au début de leur vie dans la rue, elles vouent alors leurs vies à Krishna, le Dieu bienveillant et rédempteur du panthéon hindou.

Le reportage présente le portrait de quelques veuves comme Parvati Devi, 70 ans, marié à l’âge de 12 ans et veuve 3 années plus tard ou Seema Chauhan, âgée de 55 ans. « Mon mari est mort de diarrhées. Ma belle-mère m’a accusé… Même la vie d’un porc est plus appréciable que celle d’une veuve » annonce la première. Statut asocial et restrictions alimentaires ponctuent l’existence de ces veuves qui apparaissent comme des fantômes dans les rues et dans la conscience collective. Un reportage poignant où s’entremêle des récits de vie et de société.

Julien Lathus

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