Revue de presse du 18 au 24 mars.

L’université de Delhi poursuivit par des éditeurs pour des photocopies.
Trois des plus importants éditeurs au monde ont pris une action légale pour faire cesser le photocopiage de leurs publications, une pratique vue par beaucoup comme cruciale pour la diffusion de l’éducation dans cette nation de …

L’université de Delhi poursuivit par des éditeurs pour des photocopies.

Trois des plus importants éditeurs au monde ont pris une action légale pour faire cesser le photocopiage de leurs publications, une pratique vue par beaucoup comme cruciale pour la diffusion de l’éducation dans cette nation de plus d’un milliard d’habitants. Face à la controverse, de nombreux universitaires se rangent du côté des étudiants.

photocopie

Cambridge University Press (CUP), Oxford University Press (OUP) et Taylor & Francis ont lancé une action en justice en fin d’année dernière contre l’Université de Delhi et le magasin de reproduction situé sur le campus pour avoir produit des « cours en paquet », compilés depuis des collections de photocopies issues des livres et des journaux. Ils sont alors vendus bien moins cher que les livres en question. Les éditeurs parlent d’offense envers les règles de droits d’édition et d’auteurs en affirmant perdre de l’argent dans l’affaire. « Là où les photocopies sont disponibles, nos livres cessent de se vendre, et les librairies arrêtent d’acheter plusieurs exemplaires d’un même livre » explique Manas Saikia, directeur des éditions CUP India. « Cela affecte les revenus des auteurs et les bénéfices des éditeurs ». Ces derniers demandent 110 000 $ en réparation à l’université au nom de la loi sur les droits d’auteur de 1957.

La semaine dernière, plus de 300 universitaires et auteurs, dont 33 mentionnés dans les poursuites, ont envoyé une lettre aux éditeurs leur demandant d’abandonner cette action en justice. L’année dernière, c’était Amartya Sen, prix Nobel d’économie, qui avait demandé la fin des poursuites. Les universitaires de nombreux pays ont réfuté l’idée que leurs éditeurs puissent prendre de telles actions en indiquant que les photocopies ne font pas prendre d’argent et qu’elles sont essentielles au système éducatif indien.

« Les livres mentionnés dans nos cours sont inaccessibles financièrement et les bibliothèques ne peuvent pas fournir un exemplaire à tous les étudiants » déclare un étudiant en philosophie de l’Université de Delhi. Pour lui, la situation est claire : « le photocopiage est une nécessité, il n’y a pas d’autres alternatives ». Un discours reprit par Brinda Bose, professeur à l’Université de Delhi. « Nous avons plus de 700 étudiants en master de littérature anglaise. Même si la bibliothèque possède le livre à étudier, il ne l’a qu’en un seul exemplaire ». Pour beaucoup, cette décision de justice ne changera rien. « Si ils interdisent les cours photocopiés, la plupart des étudiants n’auront pas plus les capacités d’acheter ces livres ».

Dans l’Inde urbaine, 1 habitants sur 6 vit dans des bidonvilles.

La vie d’1 citadin sur 6 en Inde se résume en une habitation précaire, peu ventilé et inadéquate à la vie humaine. 64 millions d’Indiens vivent dans des bidonvilles, dans un environnement urbain dégradé aux conditions proches du film oscarisé, Slumdog Millionaire. Un rapport national basé sur une collecte de données datant de 2011 fait apparaître la réalité d’une situation urbaine qui prend de l’ampleur alors que l’Inde ne cesse de croître. Égouts à ciel ouvert, précarité écrasante et postes de télévision branchés illégalement sur le réseau électrique : le quotidien pour les oubliés de la révolution urbaine.

Entrée du bidonville de Dharavi à Bombay

Entrée du bidonville de Dharavi à Bombay.

Mumbai (Bombay) concentre la plus importante population vivant en bidonvilles avec 41 % de ses 20,5 millions d’habitants. « C’est le fruit des déplacements de la classes ouvrière » explique PK Das, d’un organisme des droits immobiliers de la capitale financière indienne. La croissance économique y a crée une véritable fièvre pour les emplois industriels alors que les plus petites villes ont quant à elles attiré les cadres. Le rapport montre également le cas de villes indiennes de 5000 habitants composées entièrement en bidonvilles. New Delhi affiche un taux relativement bas (15%) de bidonvilles mais les 2 autres plus grandes villes indiennes que sont Kolkata (Calcutta) et Chennai (Madras) concentrent en leurs seins 30 % de ces quartiers.

A l’échelle nationale, il apparaît qu’un tiers des maisons des bidonvilles n’a pas accès à des toilettes privatif et que 64 % ne sont pas connectées à un système d’évacuation des eaux usées. La moitié des habitants vivent dans une pièce unique qu’ils partagent parfois avec une autre famille. Néanmoins, 70 % d’entre eux possèdent la télévision et pour les deux tiers, un téléphone portable. Le cruel manque d’infrastructures et le fort degré de promiscuité engendrent souvent des situations embarrassantes. « Nous devons faire la queue durant des heures pour aller aux toilettes, nous finissons alors souvent par faire ce que nous avons à faire dans la mer » avoue avec honte un habitant du bidonville de Geeta Nagar dans le sud de Bombay.

La tombe d’un ancien officier britannique devenu un sanctuaire.

Le sanctuaire dédié au soldat irlandais

Le sanctuaire dédié au soldat irlandais

Lorsque les villageois de Kheda au Gujarat (Inde) sombrent sous leurs dettes ou qu’ils veulent que leurs enfants étudient correctement, ils se rendent sur la tombe de celui qui est devenu un saint : Colonel Shah-Pir, alias Lieutenant Colonel William Carden. Il s’agit peut-être du seul sanctuaire (dargah) de ce type, dédié à un militaire britannique de la période du Raj. Cet officier mort en novembre 1817 entretient depuis près de 2 siècles une légende de Robin des bois. Hindous comme Musulmans le vénèrent comme un saint pour avoir sauvé les locaux d’épidémies, de famines et du gang de voleurs de Pindari.

« Il détournait l’argent du gouvernement pour aider les pauvres et luttait auprès des exploités contre les souverains de ces âges » explique Dashrath Chaudan, un propriétaire terrien de la région. « Tous nos vœux se réalisent ici » explique un autre en indiquant que les Musulmans y font des offrandes d’oeufs durs, de cigarettes, et parfois d’alcool, alors que les Hindous placent sur sa tombe des petites chevaux en bois si leurs vœux se sont réalisés. Entre 1808 et 1820, le chaos politique régnait alors que l’empire Marathe déclinait. Famines et épidémies de choléra éclataient. Face à cela, Carden exprimait de la compassion.

Né en Irlande en 1768, son père, révérend lui transmit un fort bagage spirituel. Après une licence en arts au Trinity College de Dublin, il embarque pour l’Inde où il devient lieutenant-colonel dans le 17ème régiment léger des Dragons. Sa générosité aurait poussé les locaux à le transformer en un saint-patron. « Lorsqu’il est mort, il est revenu sous la forme d’un fantôme qui aide les gens, car il pensait n’avoir pas pu le faire suffisamment de son vivant. De temps à autre, des villageois affirment l’avoir vu chevauchant sur un cheval blanc. Comme il utilisait l’argent du gouvernement pour aider les pauvres, le pouvoir a alors capturé son esprit en une bouteille ensorcelée puis l’a enterré dans cette tombe » raconte Haji Malek, un berger local, qui a apprit ses histoires de la bouche des anciens et du voisinage.

Julien Lathus.

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