Revue de presse du 18 au 24 février.

L’Inde à la conquête de Mars en 2013.
Le pays a annoncé une mission spatiale de 70 millions de $ pour cette année pour étudier l’atmosphère de la planète rouge. Cette aventure, pour l’instant sans nom, doit être planifié pour le mois d’octobre par l’Organisation Indienne …

L’Inde à la conquête de Mars en 2013.

Le Centre spatial Satish Dhawan, dans les environs de Chennai.

Le Centre spatial Satish Dhawan, dans les environs de Chennai.

Le pays a annoncé une mission spatiale de 70 millions de $ pour cette année pour étudier l’atmosphère de la planète rouge. Cette aventure, pour l’instant sans nom, doit être planifié pour le mois d’octobre par l’Organisation Indienne de Recherche Spatiale. Après un voyage de 300 jours, il est prévu une collecte d’échantillons visant à mieux appréhender le climat et la géologie de Mars.

« Ce programme spatial incarne les avancées scientifiques indiennes ainsi que le capital du pays dans de nombreux domaines. Plusieurs missions spatiales sont prévues pour 2013, dont la toute première pour Mars et le lancement de notre premier satellite de navigation » déclare dans la joie le président indien, Pranab Mukerjee en ouverture de la session parlementaire à New Delhi.

L’Inde indique que cette mission martienne marquera un pas significatif dans la conduite de son programme spatial qui a déjà placé une sonde sur la Lune et qui prévoit une première mission humaine sur la Lune en 2016. L’Inde va rejoindre les USA, la Russie, le Japon et la Chine dans le club des pays ayant lancé des missions vers Mars.

Le programme spatial indien a débuté en 1963 et constitue une immense source de fierté nationale. Il est pourtant l’objet de critiques sévères en raison de ses coûts alors que le gouvernement lutte à enrayer la pauvreté et les importants problèmes structurelles dans le pays. Parallèlement aux missions scientifiques, cette technologie spatiale a permis à l’Inde de développer de puissantes capacités en matière de missile balistiques à portée intercontinentale.

Pour sauver sa langue, le Bangladesh bannit le manga Doraemon.

Doraemon, interdit de diffusion au Bangladesh.

Doraemon, interdit de diffusion au Bangladesh.

Depuis quelques années, le Bangladesh comme le Népal s’attaquent à l’invasion de l’hindi. Le rouleau compresseur linguistique et culturel indien dépasse largement les frontières indiennes, porté par les flots de la production de film Bollywood qui se déverse dans toute l’Asie du Sud. Dernier exemple en date, le Bangladesh qui interdit la diffusion du manga japonais Doraemon dans sa version hindi. Le pays craint que les jeunes se détournent de leur langue nationale, le bengali.

« Le gouvernement ne souhaite pas que le climat éducatif de ses enfants soit corrompu par la diffusion de Doraemon » annonce le ministre de l’information, Hasanul Haque devant le Parlement ce jeudi. Le ministre ne s’arrête pas là. Dans son viseur, le bannissement des chaînes satellitaires étrangères non approuvées comme Disney, Disney XD et Pogo. C’est le parti au pouvoir, la Ligue Awami qui a réclamé cette interdiction. Un juriste du parti propose que les animations étrangères soient doublées en bengali avant leur diffusion car « Doraemon n’enseigne que 2 choses : raconter des mensonges et parler hindi » .

Le Bangladesh est particulièrement sensible face à l’impact culturel de son puissant voisin indien. Des millions de foyers du pays ont un choix marqué pour les programmes télévisés en hindi. Au Bangladesh, la langue bengali est l’objet d’une fierté nationale et est célébré tous les 21 février à l’occasion du « Jour International de la Langue Mère ». Cet événement commémore la répression des étudiants bengalis qui militaient pour la reconnaissance de leur langue en 1952. A cette époque, le Bangladesh était le Pakistan-Oriental. La règle du gouvernement d’Islamabad préconisait : « ourdou, seulement ourdou ». Le combat pour le bengali avait alors planté les graines du mouvement d’indépendance qui mena à l’indépendance du Bangladesh en 1971 dans une sanglante guerre de libération.

Les Malayali de Karachi.

Dans le quartier Malayali de Karachi.

Dans le quartier Malayali de Karachi.

La petite communauté malayali de Karachi, originaire du Kerala dans le sud de l’Inde se réduit d’années en années. Ceux qui restent entrevoient les espoirs presque impossibles d’un retour en Inde. B.M. Kutty, activiste politique en est parti intégrante. Les premiers Musulmans malayali ont migré vers Karachi en 1921, année de la révolte Mappila quand ces fermiers sans-terres se sont rebellés contre les Britanniques et les propriétaires terriens des hautes castes hindoues. Leur brutale répression en a conduit plus d’un dans le futur Pakistan, dans le port de Karachi.

« Au départ, ils livraient du thé dans les bureaux. Petit à petit, ils ont pris la direction de boutiques de paan (chique) ou d’hôtels » se souvient Kutty, aujourd’hui âgé de plus de 80 ans. Dans la communauté la langue ourdou remplace le malayalam et la population décroit fortement. En 1986, ils étaient 64 000 à Karachi. Maintenant, à peine 6500. Depuis la guerre indo-pakistanaise de 1965, ils leur est difficile de rendre visite à leurs familles restées en Inde. De plus, nombreux sont ceux qui réclament leur citoyenneté indienne.

Déracinés par les révoltes et la Partition, c’est également sur la route du Kerala vers l’eldorado des pays du Golfe que certains se sont retrouvés à Karachi, floués par des passeurs peu scrupuleux. Dans un pays étranger, et sans passeport. Certains ont dû alors se mettre en quête de papiers pakistanais en déclarant être né à Karachi. Une fois obtenu, il leur est alors possible de faire une demande de visa pour rendre visite à leur famille en Inde. Mais là encore, la situation reste complexe. Aux nombreuses pièces et requêtes demandées par l’administration pakistanaise pour obtenir un visa s’ajoutent les interrogations des fonctionnaires sur le fait d’être né au Pakistan tout en ayant de la famille au Kerala.

Abdul Majeed, 51 ans s’est retrouvé « débarqué » au Baloutchistan sur la route vers les pays du Golfe. Il a débuté comme vendeur de thé et tient aujourd’hui une papeterie sur le marché agité de Saddar Bazaar à Karachi. En 1998, il fait une demande de visa pour se rendre en Inde pour se rendre au chevet de sa mère malade. Malheureusement, le temps qu’il arrive, ballotté dans les méandres administratifs, sa mère était morte. « Je rêve toujours de rentrer au Kerala avec ma femme et mes enfants. Là-bas, ma famille possède des plantations de cocotiers mais même l’argent ne me permet pas de rejoindre ma patrie » se lamente-t-il.

Julien Lathus

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