Revue de presse du 15 au 21 avril (spéciale 100 ans du ciné indien).

L’industrie cinématographique indienne est la plus importante du monde.Près de 800 films sont produits par an pour une audience locale dépassant le milliard de spectateurs et un marché international fleurissant. Le 21 avril 1913, Dabasaheb Phalke présente le premier film de fiction indien basé sur …

L’industrie cinématographique indienne est la plus importante du monde.Près de 800 films sont produits par an pour une audience locale dépassant le milliard de spectateurs et un marché international fleurissant. Le 21 avril 1913, Dabasaheb Phalke présente le premier film de fiction indien basé sur la légende mythologique, le Mahabharata. Vingt ans plus tard, les chanson en hindi entrent en scène et ce modèle deviendra une référence pour les productions indiennes.

Le film d’horreur petit budget par les Frères Ramsay.

Depuis 100 ans, tous les genres sont projetés sur les écrans, de la comédie populaire aux épopées hindoues, en passant par les tragédies bengalies aux forts accents de cinéma européen. Monstres et créatures surnaturelles en sont pas en reste, surtout quant ils sont signés de la griffe des Frères Ramsay.

Tulsi Ramsay, 67 ans, a dirigé avec ses 6 frères 29 films d’horreur depuis leur studio de Bombay. La fratrie Ramsay est devenue une légende en Inde pour les films d’horreur petit budget. A la fin des années 1960, le film indien moyen mettait une année à être terminé pour un budget de 50 lakhs. Quand les 7 frères ont tourné Do Gaz Zameen Ke Neeche ( 2 pieds sous terre), le travail a duré à peine 40 jours pour un budget de 3,5 lakhs. La clé de ce succès : toute une famille au travail, les femmes, les parents durant de longues heures, tous les jours. Le film rapporta 4,5 lakhs.

Affiche de Purani Haveli.

Affiche de Purani Haveli.

Outre cette performance, les frères Ramsay ont introduit les premiers films d’horreur en Inde à grand renfort de fantômes, de monstres, de zombies, de vampires, de sorcières ou de goules. Aujourd’hui, les frères sont en semi-retraite et ne collaborent plus que ponctuellement. La Ramsay House, au cœur de Bombay qui jadis était les bureaux d’où sortaient toutes sortes de créatures surnatuelles est maintenant devenue elle aussi, un fantôme. En grosses lettres rouges, sur la façade est encore inscrit en anglais et en hindi : »Ramsays et Ramsay Films ».

La revue trimestrielle, Motherland revient sur leur histoire avec au centre Tulsi qui évoque avec nostalgie, les petits faits divers qui ont fait de leur corporation un objet de culte qui a largement dépassé les sphères du cinéma indien underground. Parmi eux, l’un des plus fous quand les frères cherchaient à tourner leur second film, Darwaza (La Porte). Alors que le distributeur négociait les droits du film, l’un des frères revêtu du costume du monstre se lança en hurlant sur le distributeur qui fut pris de panique et tomba au sol.

L’Inde et le Bangladesh dans une production de guerre.

L’Inde et le Bangladesh sont en négociation pour tourner une super production sur la Guerre de Libération du Bangladesh de 1971. Un film de guerre qui semble déjà faire grincer les dents du côté du Pakistan et qui s’apprête à remuer encore un peu plus les émotions au Bangladesh.

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Le ministre indien de l’information et de la diffusion a rencontré son homologue bangladais pour d’intenses discutions sur les question de diffusion et de collaboration dans une telle entreprise. Ce projet est un premier pas vers une collaboration entre les chaînes, Prasar Bharti et Bangladesh Television. Les 2 souhaitent intensifier leurs échanges dans la production de programmes TV et d’échanges des archives.

Manish Tewari, le ministre indien indique que « les négociations avancent rapidement et qu’elles devraient aboutir à un engagement inter-ministériel ». De très nombreuses heures d’archives vidéos sur la guerre de 1971 seraient alors disponibles pour redonner le contexte de cette période douloureuse pour le sous-continent indien. Reste maintenant à attendre la sortie du film pour comprendre l’impact de cette période sur les générations actuelles.

A lire ou à relire sur The Indian Papers : Quand Bollywood flirte avec la pègre locale.

Julien Lathus

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