Pakistan : que faire du dernier refuge de Ben Laden ?

Question embarrassante pour les autorités locales pakistanaises à Abbottabad. Les militaires et le gouvernement local apparaissent en profond désaccord sur le devenir du terrain qui a été le théâtre de l’élimination du chef d’Al-Qaida en 2011. Si les militaires souhaitent construire un cimetière sur les …

Abbottabad et ses paysages de villégiature.

Abbottabad et ses paysages de villégiature.

Question embarrassante pour les autorités locales pakistanaises à Abbottabad. Les militaires et le gouvernement local apparaissent en profond désaccord sur le devenir du terrain qui a été le théâtre de l’élimination du chef d’Al-Qaida en 2011. Si les militaires souhaitent construire un cimetière sur les 3500 m² de ce terrain, le gouvernement local privilégie quant à lui la construction d’un parc pour enfants.

Entre le début de l’année 2006 et le 2 mai 2011, l’important complexe entouré de murs barbelés avait été le repaire de l’ennemi numéro 1 de l’Amérique : Oussama Ben Laden. Insaisissable et présumé mort à plusieurs reprises, le milliardaire devenu chef d’Al-Qaida avait choisi la quiétude d’Abbottabad, petite ville pakistanaise réputée pour son académie militaire, située à 50 km de la capitale Islamabad.

Détruite par l’armée en février 2012 dans le but d’éviter qu’elle ne devienne un « sanctuaire pour djihadistes », cette dernière pousse désormais son projet de cimetière. « Nous avons sécurisé la zone en construisant un mur autour et maintenant, nous voulons y construire un cimetière car la ville en manque » explique Zylfiqar Ali Bhutto, vice-président des installations militaires d’Abbottabad (CBA)à l’AFP.

Une idée à laquelle s’oppose Mushtaq Ghani, un membre du gouvernement provincial de Kyber Pakhtunkhwa. « Le gouvernement avait prévu d’y construire un parc. Si nous avons les fonds suffisants, nous ferons de cet endroit un parc d’ici la fin de l’année ». « On ne peut pas construire un cimetière en plein milieu des habitations » rajoute-t-il.

Pourtant, en dépit de la prévision de parc, annoncé en 2013, Zylfiqar Ali Bhutto souligne que le CBA a l’autorité légitime de mettre en avant son projet. « Nous allons en débattre la semaine prochaine avec les responsables du gouvernement provincial et nous en saurons alors l’issue » assure-t-il.

Julien Lathus

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