L’Indonésie va retirer de sa liste rouge de l’immigration le Bangladesh et le Sir Lanka.

A Jakarta, le gouvernement a annoncé qu’il allait retirer le Bangladesh et le Sir Lanka de sa liste rouge de l’immigration à la fin du mois de mai, 4 mois après la date initialement prévue.
« Le Bangladesh et le Sri Lanka vont être retirés rapidement de …

A Jakarta, le gouvernement a annoncé qu’il allait retirer le Bangladesh et le Sir Lanka de sa liste rouge de l’immigration à la fin du mois de mai, 4 mois après la date initialement prévue.

« Le Bangladesh et le Sri Lanka vont être retirés rapidement de la liste rouge » a déclaré ce lundi Budi Satria Wibawa, chef des documents du ministère de la justice et des droits de l’homme indonésien.

Il déclare que l’économie et la sécurité de ces deux nations ont été améliorées, ce qui permet au gouvernement d’assouplir les procédures d’obtention de visa pour les citoyens sri-lankais et bangladais entrant en Indonésie.

Le ministère avait prévu de retirer le Bangladesh et le Sri Lanka de leur liste rouge au début de l’année 2012.  Il prévoit également d’en retirer plus tard dans l’année l’Afghanistan et le Pakistan. Mr Wibawa n’a pas souhaité commenter les raisons pour lesquelles la décision avait été retardée ni s’expliquer si le plan pour l’Afghanistan et le Pakistan était toujours maintenu pour la fin 2012.

Ces 4 pays font partis des 13 nations de la liste rouge de l’immigration de l’Indonésie. Nous y retrouvons à leurs côtés, la Guinée, Israël, l’Irak, la Corée du Nord, le Cameroun, le Libéria, le Niger, Le Nigéria et la Somalie.

Les opposants à cette décision craignent que le nombre de migrants entrant en Indonésie pour s’installer ou pour transiter vers l’Australie explose. Il y aurait actuellement prés de 3660 migrants en Indonésie dont près des 2/3 serait d’origine afghane.

L’universitaire Hikmahanto Juwana du département de droit international de l’Université d’Indonésie affirme que le gouvernement ne devrait pas prendre cette décision. « Si il arrive quelque chose, l’Indonésie devra en prendre la responsabilité. De l’argent sera nécessaire pour les renvoyer dans leur pays ». Il déclare aussi que cette décision risque de déplaire à l’Australie.

Le Bureau de l’Immigration déclare que l’Afghanistan, le Sri Lanka, l’Iran, l’Irak, la Somalie, le Myanmar et le Pakistan sont les pays qui fournissent le plus de migrants qui souhaitent atteindre l’Australie. L’institution affirme que seul 10% des Sri-lankais entrants légalement en Indonésie quittent le pays à l’expiration de leur visa alors que le reste des ressortissants ne peut être localisé.

Centre de rétention de l'île de Christmas en Australie par DIAC Images, flickr

Depuis la fin des années 1980, de nombreux migrants cherchent à atteindre l’Australie par l’Indonésie. Leur porte d’entrée est fréquemment l’Île de Christmas située à 2600 km de la ville de Perth en Australie mais à seulement 360 km de la capitale indonésienne Jakarta. L’île possède aujourd’hui le plus gros centre de rétention du pays bâti sur 40 hectares. D’une capacité de 2040 places, il accueillait en 2010 2208 migrants.

Sources :

The Island (Sri Lanka) en VO

The Jakarta Post (Indonésie) en VO

Julien Lathus

3 Comments

  1. Kelu

    9 mai 2012

    Quelle est donc la nature exacte de cette interdiction de flux migratoire vers l’Indonésie ? Un blocage de toutes les demandes de visas potentielles ou un durcissement des règles d’obtention ?
    C’est fou cette règle ! Sais-tu s’il exsite l’équivalent de la Communauté économique eurasiatique pour les pays du sud-est du continent asiatique, et si oui, y’a-t-il aussi un projet de création de traité pour une libre circulation des personnes et des capitaux des pays membres ?

    En tout cas, merci pour l’info, je trouve ca vraiment très intéressant mon cher !

    Reply
    • Julien Lathus

      9 mai 2012

      Peu d’informations rapides à trouver sur la nature de la restriction qui va disparaitre en Indonésie pour les citoyens bangladais et sri-lankais. Nous ne pouvons pas imaginer un blocage complet des visas mais de fortes restrictions comme des demandes de garants indonésiens ou une majorité de visas à but professionnel.
      En Asie du sud-est, l’ASEAN (Associations des Nations de l’Asie du Sud-est) a été fondée 34 ans avant la Communauté Économique Eurasiatique. Néanmoins, elle ne touche pas le monde indien qui se fond quant à lui dans la SAARC (Association sud-asiatique pour la coopération régionale). Je ne connais pas trop les principes de cette organisation d’Asie du sud-est.
      Toutefois, peu d’organisations transnationales peuvent se vanter d’avoir comme l’Europe un principe de circulation humaine comme les accords de Schengen. Il faut se rappeler avant tout chose que ces organisations ont toutes privilégié une circulation des marchandises et des capitaux avant celle des personnes.
      Merci pour ta lecture et tes encouragements et j’espère que cette réponse aura pu t’apporter un peu de clarté sur ces questions complexes.

      Julien

      Reply
  2. Kelu

    9 mai 2012

    Okay, c’est bien ce que je pensais, vu que l’ASEAN n’a plus ou moins qu’une fonction d’échanges économiques. A savoir quand même que la CEA négocie un traité de libre circulation des personnes en Asie du nord ! On progresse…
    Merci pour les infos !

    Reply

Add comment