Les talibans pakistanais, sous la bannière du Tehrik-e-Taliban (TTP), ont revendiqué 2 attentats suicides ces derniers jours et le groupe annonce de nouvelles opérations à venir.
La première, au Baloutchistan et en date du 2 février est voilée de flou car peu d’informations ont filtré la concernant. Un kamikaze aurait activé sa charge explosive dans un camp militaire à la frontière avec l’Afghanistan alors que des soldats faisaient la queue en face d’une cantine. Le TTP affirme que des dizaines de soldats ont été tués mais le nombre n’a pas été confirmé.
Le lendemain, c’est dans le district de Swat qu’un autre kamikaze a ciblé des militaires. L’attaque, confirmée par les services de communications de l’armée a fait au moins 11 morts et 13 blessés. Cet attentat, vu par le TTP comme une « vengeance » et pour « réassurer aux orphelins et aux veuves de martyrs que leurs morts ne sont pas oubliés » est le premier depuis des années (2013) dans le district de Swat qui fut contrôlé par les Talibans entre 2007 et 2009.
Dans un autre communiqué, le TTP demande aux civils « d’éviter les lieux fréquentés par les agents gouvernementaux et les forces de sécurité car des milliers de leurs kamikazes sont prêts à faire descendre l’apocalypse contre les infidèles militaires et gouvernementaux ».
Vers un regain d’activité du TTP ?
Début janvier, les services de propagande des Talibans pakistanais ont diffusé une infographie résumant leurs activités de l’année précédente. Parmi les 82 actions de leur groupe, ils revendiquent 11 attentats suicide qui ont coûté la vie à 146 militaires pakistanais et blessé plus de 180 autres. Si on ajoute les autres opérations, comme la pose de mine, les embuscades et les missions de snipers, les Talibans estiment être responsables de la mort de 447 personnes en 2017.
Depuis le début de l’année, on assiste à une hausse des opérations du TTP. En plus des 2 attaques de ce début de mois, le TTP a revendiqué 3 autres opérations du même genre en janvier. Le 2 janvier à Quetta, même si des sources locales évoque une fusillade et non un attentat à la bombe. Le 9 janvier dans le Baloutchistan contre un régiment de l’armée avec au moins 7 morts. Puis le 17 janvier à Karachi contre un officier de police déjà ciblé par le passé qui en a à nouveau réchappé.
Selon un rapport du Pakistan Institute for Peace Studies, le TTP demeure au Pakistan, la principale menace. « En dépit d’une baisse de 16 % des attaques terroristes en 2017, le TTP et les groupes qui lui sont affiliés demeurent les plus inquiétants, devant les insurgés baloutches et l’État Islamique qui affirme une présence de plus en plus marquée dans le pays.
Julien Lathus