Ce lundi 21 janvier, les Talibans ont attaqué un centre de formation du National Directorate for Security, la principale agence du renseignement afghan dans la province de Maidan Wardak, en sortie de Kaboul. L’attaque, mêlant véhicule piégé et 2 combattants au sol a fait au moins 100 morts et des dizaines de blessés.
Sur Twitter, le porte-parole des Talibans, Zabihullah Mujhaid s’est empressé de revendiquer l’opération, en anglais et de décrire le mode opératoire. Il écrit que « l’opération qui s’est déroulé à Maidan Shahr (capitale de la province) débuta à 8h40 quand un kamikaze s’est fait explosé à bord d’un Humvee bourré d’explosifs après être rentré dans l’enceinte de la base, la détruisant et piégeant les morts et les blessés sous les décombres. Ensuite, 2 martyrs lourdement armés sont entrés dans la base et ont ciblé les survivants… En 3 heures d’opération, 90 soldats ont été tués et 100 autres, blessés ».
Si le gouvernement s’est fait plutôt discret sur l’attaque, dans le but probable de ne pas saper le moral, un haut responsable du ministère de la défense a rapporté à l’agence Reuters, sous couvert d’anonymat que « 126 personnes avaient été tuées dans le centre de formation et que 8 commandos des forces spéciales faisaient partis des morts ». Selon les témoins de l’attaque, les assaillants portaient l’uniforme des employés du service de renseignement.
L’attaque de lundi est l’une des plus meurtrières a avoir frappé les forces de sécurité afghanes depuis plusieurs mois. En août dernier, 3 jours de combat pour le contrôle de plusieurs districts de la province de Ghazni avaient coûté la vie à plus de 200 soldats afghans mais également à 95 civils et une centaine de Talibans.
Cette nouvelle attaque vient embarrasser un peu plus le gouvernement qui prend le parti de ne pas commenter les pertes que subissent les forces afghanes et qui apparaissent pour de nombreux analystes comme « insupportables » pour le bon déroulement des opérations de lutte contre les Talibans qui ne cessent de gagner du terrain et d’infliger de dégâts démotivants aux forces de sécurité. L’année dernière, le président Ghani avait annoncé que 28 000 soldats et policiers avaient perdu la vie en opérations depuis 2015.
Julien Lathus