Après la tempête qu’a connu la France et l’ouragan Sandy en Amérique, l’Ase du Sud est menacé à son tour par un cyclone. Nommé Nilam, il est venu s’abattre sur le Sri Lanka et remonte actuellement le long de la côte sud-est de l’Inde où Madras se prépare à le recevoir dans l’inquiétude.
Au Sri Lanka, plus de peur que de mal puisque le pire de la dépression n’a pas touché directement l’île. Néanmoins, 4000 personnes ont été déplacées à la suite d’importantes inondations causées par des pluies diluviennes.
Accidentellement, la puissance de Nilam sur les côtes du nord-est de l’île a révélé un petit trésor de guerre. En passant à proximité de cette région qui a été l’épicentre de plus de 30 années de guerre civile jusqu’en 2009, les pluies ont occasionné des glissements de terrains et ont labouré les terres.
Émergentes de sous la terre, plusieurs pièces importantes d’artillerie ont été retrouvées par l’armée sri-lankaise dans le district de Mullaittivu. Cette région était le dernier bastion des Tigres Tamouls avant leur défaite en mai 2009. Les troupes y ont découvert 4 canons d’artillerie de 152 mm de calibre et une autre pièce de 130 mm.
« Elles avaient été enterrées le long de la côte et la cache n’a pas résisté à la puissance de l’ouragan qui a sévit dans le secteur. Nous savions que les Tigres Tamouls utilisaient des armes lourdes mais c’est de toute évidence les plus grosses pièces de leur artillerie » déclare Ruwan Wanigasooriya, porte-parole de l’armée.
Sur la fin de la guerre, les forces armées gouvernementales avaient pris conscience de la capacité militaire des Tigres Tamouls après avoir découvert de nombreuses pièces d’artillerie et même des minis sous-marins. Cette rébellion possédait aussi des bateaux capables de rivaliser avec les forces de Colombo. Au plus fort de la guerre, dans les années 1990, les Tigres Tamouls contrôlaient le 1/3 de l’île.
« Dans les derniers temps de la guerre, les Tigres faisaient feu avec des pièces similaires depuis les zones où se réfugiaient les civils » poursuit le porte-parole. C’est dans cette zone, où les derniers coups de feu de cette guerre ont retenti que des organisations des droits de l’homme ont enregistré de nombreuses violations. D’un côté les Tigres Tamouls auraient utilisé de nombreux civils comme bouclier humain alors que les troupes du Sri Lanka sont accusées de bombardements sur des zones civiles où le cessez-le-feu était instauré.
Cette découverte fortuite pose la question de la démilitarisation de la zone alors qu’en mai dernier, les forces de sécurité avaient déterré plus de 6000 kg de plastique explosif C-4 dans la jungle bordant Mullaittivu.
Sources :
AFP (France) en VO.
BBC News (Royaume-Uni) en VO.
Julien Lathus