Changement à la tête de l’armée indienne.

Le chef des armées indiennes s’est retiré de son commandement ce jeudi après une réunion houleuse dans son bureau et après une série de querelles publiques avec le gouvernement. Il laisse entendre qu’il pourrait maintenant entrer en politique.
Le général Vijay Kumar Singh avait conduit le …

Le chef des armées indiennes s’est retiré de son commandement ce jeudi après une réunion houleuse dans son bureau et après une série de querelles publiques avec le gouvernement. Il laisse entendre qu’il pourrait maintenant entrer en politique.

Fanfare de l'armée indienne par Patrick_Down, flickr

Le général Vijay Kumar Singh avait conduit le gouvernement à la Cour Suprême en janvier dans une dispute sans précédant concernant son retrait en raison d’une confusion sur sa date de naissance.

Il avait perdu l’affaire après que la cour appuya la position gouvernementale selon laquelle il était enregistré comme étant né le 10 mai 1950. Le général pensait rester une année de plus à son poste.

Vijay Kumar Singh, qui à 62 ans a atteint l’âge de retraite pour ce poste, affirmait être né le 10 mai 1951 et qu’une erreur de transcription sur sa date de naissance avait été enregistrée. « Tout ce que je veux dire c’est que je souhaite être reconnu comme un soldat, comme quelqu’un qui a essayé de faire respecter l’armée pour ce qu’elle est. Il n’y a pas d’incompréhension entre le ministre de la défense et l’armée » a-t-il déclaré au cours d’une cérémonie à Pune ce mercredi.

Des journaux indiens ont régulièrement suggéré que Kumar Singh avait des ambitions politiques mais ce dernier a toujours refusé d’évoquer ses plans pour le futur. « Je n’en sais rien pour le moment, je déciderai après mon retrait » avait t-il affirmé plus tôt dans le mois devant les questions des journalistes.

Connu comme un militant anti-corruption, il avait embarrassé le gouvernement en mars dernier en affirmant qu’il s’était vu promettre un peau-de-vin de 2,8 millions de $ en 2010 pour signer un contrat de fourniture. Cette plainte n’avait pas été suivie par les autorités.

Le même mois, les médias avaient publié une de ses lettres fuitées au premier ministre Manmohan Singh dans laquelle il s’inquiétait de la condition du matériel militaire. Selon lui, 97% des défenses aériennes étaient obsolètes et que les forces d’élite avaient besoin d’armes essentielles.

D’un Singh à l’autre.

Son successeur, le général Bikram Singh est devenu ce jeudi le 25ème chef des armées indiennes. A 59 ans, il devrait tenir le poste durant 2 ans et 3 mois. Commandant de la base de l’est à Kolkata (Calcutta), il a étudié à la prestigieuse Académie Militaire Indienne ainsi qu’au Collège Militaire Américain de Pennsylvanie. Il a servit deux fois pour le compte des Nations-Unies en Amérique Centrale et en République Démocratique du Congo.

Nouvellement intronisé, il a fait ses premières déclarations en tant que chef des armées indiennes à Kolkata avant son départ pour prendre ses quartiers à New Delhi. Il y affirme que les relations avec la Chine se sont améliorées. « Dans le monde actuel, la Chine n’est pas un ennemi. La Chine est un compétiteur » a t-il déclaré.

« Ma première priorité en tant que chef de l’armée sera d’assurer que les agissements de l’armée seront en accord avec les obligations de la Constitution. Ensuite, je vais m’assurer du processus de modernisation et enfin je vais renforcer la culture de l’armée sur ses valeurs d’honneur, de loyalisme, d’intégrité, de devoir et de respect » affirme-t-il.

Il semblerait qu’il n’ait pas évoqué le Pakistan dans ses déclarations suivant sa prise de pouvoir à la tête de la seconde armée du monde.

Sources :

Dawn (Pakistan) en VO.

The Times of India (Inde) en VO.

Julien Lathus

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