BK, un rappeur au chevet des États du Nord-Est de l’Inde

À mesure que les manifestations contre le racisme visant les gens du Nord-Est prennent de l’ampleur, un rappeur originaire de la région chante pour Nido Taniam.

Pour la plupart des gens en Inde, le Nord Est est une énigme avec différentes topographies, avec des gens des …

À mesure que les manifestations contre le racisme visant les gens du Nord-Est prennent de l’ampleur, un rappeur originaire de la région chante pour Nido Taniam.

Pour la plupart des gens en Inde, le Nord Est est une énigme avec différentes topographies, avec des gens des cultures et des habitudes alimentaires différentes. La région est significativement «à part » du sous-continent, malgré le fait qu’elle fasse partie intégrante du pays.

Au cours des dernières décennies, il y a eu d’innombrables cas de discriminations raciales – basés sur leurs caractéristiques mongoloïdes – contre des étudiants et des gens de la région, qui se déplacent dans le pays pour les études ou pour trouver un emploi.

Parmi ces incidents fréquents, où de jeunes garçons et de jeunes filles du Nord-Est sont physiquement et sexuellement agressés en raison de traits de leurs visages, de leurs habitudes alimentaires et de leur mode de vie occidentale, la mort récente de Nido Taniam, un garçon de 19 ans originaire d’Arunachal Pradesh, a suscité l’indignation dans tout le pays.

Nido est mort de graves lésions cérébrales et pulmonaires, qui lui ont été infligées lors d’une attaque complètement injustifiée. Des commerçants de Lajpat Nagar, au Sud de Delhi, l’ont raillé à propos de ses traits. C’est quand il s’est mis à protester qu’ils se sont mis à le battre.

La mort de Nido a suscité l’introspection, elle questionne la place du Nord-Est dans l’imagination de l’Inde. Un jour après sa mort, un rappeur originaire du Tripura, Borkhung Hrangkhawl, a composé le morceau The Reality, Spoken Words, une chanson qui raconte la discrimination raciale envers les gens du Nord-Est.

Borkhung Hranghawl, qui s’est écarté de la culture rock du Nord-Est, plus connu sous le nom de BK, a emergé comme l’un des rappeurs indiens du moment. Ce rappeur engagé tire un portrait sensible du climat sociopolitique du Tripura.

Pour BK, « cela fait 60 ans que l’Inde est un pays indépendant maintenant. Cependant, si l’on considère la situation actuelle, nous portons toujours les stigmates du racisme quelque part au fond de nous. J’ai été poignardé à trois reprises parce que je suis différent. »

En trois minutes, sa chanson narre la violence qui est faite aux gens de cette région. C’est un appel au continent d’abandonner ses préjugés et prendre conscience que le Nord-Est est aussi indien que le reste. Borkhung a commencé sa carrière avec l’ancien groupe de hip-hop de New Delhi Drop Squad, qui signait sur le label Times Music en 2010. Drop Squad uavait remporté le concours national « Supastars » lors de l’étape dans le Nord-Est. Son premier clip, The Journey, depuis qu’il a été téléchargé en février 2013, a gagné en reconnaissance sur You Tube.

Le rappeur a le dernier mot ; « Nous, les indiens, sommes fiers de vivre dans un pays démocratique. Toutefois, est-ce démocratique si les gens du même pays attaquent, violent et tuent un citoyen en raison de sa culture, de son mode de vie, de ses habitudes alimentaires et des traits de son visage. Il est temps de vraiment considérer le sens du préambule de notre Constitution. Je pense que si nous nous considérons comme les citoyens d’un seul et même pays et pas comme différentes communautés, nous pouvons faire la différence et faire de l’Inde un endroit meilleur pour les prochaines générations ».

Auteur: Aiyushman Dutta

Traduction : Maxime Lancien

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