Des organisations politiques de droite et certains activistes de groupes islamiques ont entamé ce dimanche une marche depuis Lahore pour rejoindre Islamabad. Ils dénoncent la réouverture des routes pakistanaises pour les convois de ravitaillement de l’OTAN en Afghanistan.
Jeudi, les premiers camions de l’OTAN ont passé la frontière après 7 mois de blocage en raison d’une attaque de drones sur des soldats pakistanais (voir article The Indian Papers du 6 juillet 2012). Le raid avait fait 27 morts.
L’appel pour cette marche fut donné le Conseil Difa-e-Pakistan qui comporte en son sein le Jamat-ud-Dawah, Cette organisation est liée au groupe terroriste Lashkar-e-Toiba et est bannit par le gouvernement pakistanais et figure sur la liste des organisations terroristes des USA. Ces manifestants espèrent arriver à Islamabad ce lundi dans la soirée, pour protester en face du Parlement.
Le Difa-e-Pakistan affirme qu’il s’agit d’une marche pacifique. La sécurité a été renforcée le long de 275 km qui sépare Lahore de la capitale pakistanaise. Cette coalition de partis politique et religieux s’est assemblée après l’attaque de l’OTAN sur les soldats pakistanais.
Les membres de cette coalition qui comporte « l’un des pères des talibans », Maulana Sami-ul Haq et l’ancien directeur des services de renseignements pakistanais, le général Hamid Gul, sont tenus pour responsable du retard dans la réouverture des routes de ravitaillement en direction de l’Afghanistan.
Devant les manifestants, Maulana Sami-ul Haq a déclaré que cette marche s’était constituée pour sauver le Pakistan et l’Afghanistan de l’étreinte des USA et que ce mouvement continuerait jusqu’au retrait des forces américaines d’Afghanistan et du Pakistan. En demandant aux Pakistanais de se joindre au rassemblement, il affirme que la suppression de l’aide à l’OTAN est un de ses objectifs.
Syed Munawar Hasan, du Jamat-e-Islamia, le parti politique islamique déclare pour sa part qu’il s’agit de montrer au gouvernement le mécontentement de la population face à cette décision. Il affirme que les politiques cherchent à faire du Pakistan une colonie américaine.
Le ministre pakistanais de l’intérieur, Rehman Malik a affirmé qu’il laisserait la marche venir jusqu’à Islamabad. Il a néanmoins déclaré que le gouvernement ne laisserait pas les chefs des organisations bannies participer à la procession. « Les personnes appartenant aux organisations interdites seront placé sous les lois de l’acte anti-terroriste et ne seront pas autorisées à entrer à Islamabad » a-t-il déclaré.
Sources :
The Hindu (Inde) en VO.
The Express Tribune – International Herald Tribune (Pakistan) en VO.
Julien Lathus