Revue de presse du 3 au 9 juin (spéciale technologies).

Cette semaine, une revue de presse entièrement dédiée à la technologie dans le sous-continent. Utilisée pour dénoncer les fraudes et limiter la corruption électorale au Pakistan ou pour traquer les guérillas en Inde, la technologie se pare de multiples visages et d’autant de controverses face …

Cette semaine, une revue de presse entièrement dédiée à la technologie dans le sous-continent. Utilisée pour dénoncer les fraudes et limiter la corruption électorale au Pakistan ou pour traquer les guérillas en Inde, la technologie se pare de multiples visages et d’autant de controverses face à ses possibilités d’utilisation.

La phrase de la semaine.

Tanka Prasad Karki

Tanka Prasad Karki

« L’absence d’ambassadeurs bloquent toute communication et toute information entre 2 pays puisqu’un ambassadeur est un pont entre 2 pays ».

L’ancien ambassadeur népalais en Chine, Tanka Karki s’inquiète du manque d’intérêt de son pays pour les missions diplomatiques. Pour lui, l’échec du gouvernement à placer des ambassadeurs dans certains pays-clé affecte l’image du Népal au sein de la communauté internationale. Il pointe du doigt des postes vacants comme à New Delhi, à NewYork, au Caire, à Kuala Lumpru ou encore à Bangkok.

Les téléphones portables à la traque de la guérilla naxalite.

3000 tours de relais pourraient voir le jour dans les régions affectées par la guérilla maoiste.

3000 tours de relais pourraient voir le jour dans les régions affectées par la guérilla maoiste.

Après l’importante attaque de la guérilla maoïste Naxalite dans l’état de Chhattisgarh le 25 mai dernier, les autorités indiennes cherchent un moyen de mieux lutter contre cette insurrection. Alors qu’elles se servent des réseaux de téléphone portables au Cachemire pour traquer les militants, elles prévoient d’installer plus de 3000 antennes relais dans les 9 états touchés par la guérilla afin de mieux capter les conversations des rebelles. Pour l’hebdomadaire indien Tehelka, Baba Umar lance l’enquête sur ce projet.

Selon le ministère indien de l’intérieur, ce projet donnera « un avantage opérationnel aux forces de sécurité pour localiser les Naxalites qui se cachent dans les ravines forestières dans plus de 80 districts ». Les autorités cherchent à reproduire le plan d’action mis en œuvre en 2003 au Cachemire pour contrer les attaques coordonnées et les attentats. « Au Cachemire, la plupart des militants ont été appréhendés après avoir été mis sur écoute et traqués. Dans ce sens, la technologie apporte un avantage considérable » explique un spécialiste de l’insurrection basé à Srinagar.

L’adaptation de ce plan dans les régions où l’insurrection naxalite demeure la plus vivace nécessite l’installation de près de 3000 antennes de relais téléphonique. Plus de 2220 endroits on déjà été identifiés pour accueillir ces tours. Le Jharkhand et le Chhattisgarh devraient en recevoir plus de la moitié. Dans ces 2 états, les zones affectées par les Naxalites sont parmi les plus pauvres et les plus reculées et restent bien entendues loin de toute couverture mobile. Ce projet n’en est pas à un coup d’essai mais cette fois c’est l’ampleur du déploiement qui retient l’attention.

Face à cette nouvelle stratégie, les Naxalites sont déjà passés à l’action. En 2006, ils ont mis à bas 38 tours. On en dénombre plus de 71 endommagés en 2011. Néanmoins, plusieurs personnes s’interrogent sur le bien fondé d’utiliser des téléphones portables pour contrer l’insurrection tout en pensant que de s’en servir pour faire un pont communicatif entre les populations appauvris de la zone et le reste du pays. Au Chhattisgarh, seulement 0,7 % de la population a accès à internet. Plutôt que de faire du potable un objet de lutte anti Naxalite, ils pourraient devenir un outil d’intégration de ces populations.

La technologie en soutien à la démocratisation du Pakistan.

En dépit des menaces des Talibans, de la sous-représentation des femmes et des minorités et de vidéos postées sur internet confirmant des irrégularités, les élections de mai 2013 ont été les plus impartiales que le Pakistan ait connu. L’ancien premier ministre norvégien et observateur électoral, Kjell Magne Bondevik les a qualifié « d’expression crédible de la volonté du peuple pakistanais ».

Cette image de bulletins de vote pour le parti PTI jetés dans les rues de Karachi à fait le tour de la terre via Twitter.

Cette image de bulletins de vote pour le parti PTI jetés dans les rues de Karachi à fait le tour de la terre via Twitter.

Le quotidien indien, The Hindustan revient sur le déroulement des élections en mettant en lumière le rôle de la technologie pour limiter les fraudes électorales. Au cours des dernières élections, les trafics de carte d’identité avaient permis à certains de pouvoir voter une douzaine de fois dans la journée. Cette année, aux cotés des photographies des électeurs et de leurs pouces teintés d’encre noir, un système de SMS a fait son apparition pour surveiller l’identité des électeurs.

Ces derniers pouvaient envoyer par texto leur numéro de carte d’identité pour savoir instantanément dans quelle bureau de vote ils ont voté. Ce service a connu un immense succès car il a été atteint plus de 55 millions de fois. « La technologie a renforcé la démocratie au Pakistan, a amélioré le taux de participation (près de 60 %), a réduit la corruption et à accentué la transparence des élections » explique Tariq Malik , directeur de l’Autorité Nationale d’Enregistrement des Données.

L’une des vidéos de bourrage d’urne les plus diffusées sur le net, à Karachi le 6 mai 2013.

La technologie a également permis de diffuser à grande échelle sur le net les preuves de fraudes à travers le pays. Des activistes ont posté sur Twitter des photos et des vidéos d’urnes jetées dans les rues comme à Karachi ou Lahore. Elles ont toutes été rapidement reprises et se sont rependues sur la toile de manière virale. « Les gens sont mieux informés et ils n’attendent plus après les responsables pour avoir des informations. Les téléphones portables sont devenus des armes pour tous » souligne Qurratulain Zaman, directeur de l’ONG BytesFor All.

Julien Lathus

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