Revue de presse du 17 au 23 juin (spéciale apparences).

Cette semaine, direction l’Inde pour une revue de presse dédiée à l’image et à l’apparence. Quant elles permettent à une caste d’exploiter la coquetterie de sortir des préjugés ou quand elle débouche sur la mort d’une personne face à l’intolérance, elles sont le miroir de …

Cette semaine, direction l’Inde pour une revue de presse dédiée à l’image et à l’apparence. Quant elles permettent à une caste d’exploiter la coquetterie de sortir des préjugés ou quand elle débouche sur la mort d’une personne face à l’intolérance, elles sont le miroir de toute une société. Mais avant tout, cap sur le Pakistan pour la phrase de la semaine.

La phrase de la semaine.

Ishaq Dar« Une unité de 25 000 forces spéciales spécialement entraînée et disposant d’armes sophistiquée sera déployée pour protéger notre arsenal nucléaire ».

Face au Parlement, en pleine discutions pour le budget 2013-2014, le ministre pakistanais des finances, Ishaq Dar se félicite de l’accroissement des capacités militaires pour protéger les armes nucléaires pakistanaises.

Des salons de coiffure haut de gamme en lutte contre les castes.

En Inde, les soins de beauté connaissent un succès croissant chez les femmes comme chez les hommes. Pour ces derniers, souvent urbains, leur vanité fait que l’industrie de la beauté subit une véritable transition. A Bangalore comme dans les autres grands centres urbains de l’Inde, Saritha Rai est allée mener l’enquête sur ce phénomène pour le New York Times. Alors que la culture narcissique qui en découle est en hausse, de plus importants effets se font comprendre au niveau de la société indienne. Les membres de la caste des Chaurika, l’une des plus basses de la société pour leur travail impur sr le coupage des cheveux deviennent des businessmen aisés et respectés.

Pour certains, il est fini le temps du salon de coiffure populaire.

Pour certains, il est fini le temps du salon de coiffure populaire.

A 44 ans, Balakrishna Kambaya descend d’une longue lignée de coiffeurs. Depuis quelques années, il est le témoin d’un renouveau économique et social pour sa profession. Plus que ça, il observe également le changement d’attitude face à sa caste. Maintenant, ces salons de Bangalore dans le sud sont patronnés par le Who’who de la ville. Face aux pratiques de son grand-père, le contraste est saisissant. Auparavant, ses clients, surtout les homes le payait en nature, généralement en grains ou en légumes.

Le changement est intervenu ces 20 dernières années quant les hommes de l’Inde urbaine ont décidé d’entretenir un peu plus leur apparence. « L’homme d’aujourd’hui, qu’il soit informaticien ou vendeur de légumes le long de la route croit qu’il est un top-modèle. Tout homme veut ressembler à un héros, à un roi » explique Mr Kambaya.

A la tête d’une franchise et de plusieurs salons à Bangalore, il est le premier à avoir équipé ses salons de sièges confortables et de l’air conditionné. Depuis plus de 10 ans maintenant, il implante des cheveux ou fait des couleurs aux hommes. Ses prix sont aujourd’hui loin des 5 roupies qu’il demandait auparavant. « La clientèle a changé et veut une identité différente » explique-t-il pour faire comprendre le nouveau sens du mot glamour en Inde.

Cette ascension sociale a permit à de nombreux représentants de cette caste de tourner le dos à leur activités auparavant jugées impures et pleines de honte. Maintenant, certains occupent des postes dans la police ou dans le gouvernement local.

Le jean, un nouveau symbole de lutte féminine en Inde.

La semaine dernière, une femme de 55 ans a été battue à mort par une foule en colère dans la ville d’Aligarh dans le nord de l’Inde. La raison d’un tel déchaînement de violence : elle avait laissé sa fille de 20 ans porter un jean en public. Ce qui est encore plus choquant dans cette affaire, c’est que la foule a été menée par une femme.

Le jean va t-il devenir le symbole d'une nouvelle lutte?

Le jean va t-il devenir le symbole d’une nouvelle lutte?

Dans Tehelka, Kiran Manral, fondatrice de l’organisation India Helps revient sur ce fait-divers qui cache une morale réactionnaire fondée sur des traditions que certains ne veulent pas voir disparaître. En Inde, les jeans portés au féminin sont vus comme le nouveau signe-avant-coureur du dévergondage. La ligne de moralité qui s’étend jusqu’à la manière dont les femmes et les filles doivent s’habiller fait du jean le symbole de tout ce qui ne va pas avec la nouvelle génération. En réponse à cette mode, des universités ont publié des règles contre le port de jeans par les étudiantes. Plus radical encore, une organisation de Ranchi a affiché des posters dans les rues menaçant les filles en jeans d’attaques à l’acide.

L’auteur s’interroge face aux déclarations politiques de certains partis conservateurs qui voient les jeans comme le symbole de la décadence occidentale. « Dans ce cas, pourquoi cela ne vise que les femmes ? Dans ce sens, il faudrait dire aussi aux hommes de retourner à leurs dhotis et lungis ».

Parallèlement aux images de décadence occidentale, certains argumentent également que le bannissement des jeans permettrait de protéger les femmes contre les harcèlements sexuels récurrents dans le pays de Gandhi. « Déclarer que porter des jeans font tourner les filles vers l’immoralité et en font des proies alléchantes pour les violeurs est ridicule » déclare l’auteur de l’article qui explique que les statistiques montent que l’accoutrement vestimentaire ne joue pas un rôle prépondérant dans le choix des victimes contrairement à l’opportunisme, la vulnérabilité et l’accessibilité.

« Tuer une mère parce que sa fille porte des jeans montre à quel point la carie est profonde. Nous sommes devenus le peuple d’une nation intolérante, violente et régressive qui ne réfléchi pas 2 fois avant de lancer une foule enragée qui n’hésite pas à tuer pour faire valoir ces aspirations culturelles et morale face au soi-disant vice » conclut l’auteur qui s’interroge sur la nécessité d’un Jour du Jean en Inde pour condamner la mentalité régressive de certains.

Julien Lathus.

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