Les mots de l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf.

Depuis la station de ski huppée d’Aspen au Colorado, l’ancien président pakistanais, Pervez Musharraf s’est exprimé sur les relations du Pakistan avec les USA et sur son possible retour en politique.
Invité du Festival des Idées d’Aspen, Pervez Musharraf a affirmé que le Pakistan n’aidait pas …

Depuis la station de ski huppée d’Aspen au Colorado, l’ancien président pakistanais, Pervez Musharraf s’est exprimé sur les relations du Pakistan avec les USA et sur son possible retour en politique.

Pervez Musharraf au Forum Économique Mondial de Davos en 2006 par World Economic Forum, flickr

Invité du Festival des Idées d’Aspen, Pervez Musharraf a affirmé que le Pakistan n’aidait pas des organisations terroristes à combattre les USA et que son pays ne les laissait pas établir un sanctuaire en long de la frontière avec l’Afghanistan, tout en reconnaissant que « certains éléments fripons pouvaient agir sournoisement ».

L’ancien président a été interrogé par David Bradley, le propriétaire du groupe de presse Atlantic Media qui lui a fait comprendre que de nombreux Américains ne croyaient pas au fait que le gouvernement pakistanais, les militaire ou les services de renseignements n’aidaient pas les groupes terroristes. Ce sentiment a connu son pic au moment où Ben Laden y fut découvert et tué l’an dernier.

Celui qui a dirigé le pays de 2001 à 2008 et qui maintenant est en exil à Londres, insiste pour dire qu’il n’y a pas de raison stratégique ou de politique pour que les forces régulières du Pakistan assistent les ennemies de l’Amérique. « Ce n’est absolument pas possible » déclare-t-il. Son gouvernement avait été près proche des USA et de ses alliés après le 11 septembre.

Il déclare que son gouvernement n’avait pas réussi à prendre l’avantage de sa supériorité militaire face aux insurgés islamistes entre 2002 et 2004. « Les militaires n’ont pu que les chasser dans les régions montagnardes. Une victoire militaire aurait pu se transformer en une victoire politique. Mais cela n’a pas été le cas, et maintenant nous assistons à une résurgence des talibans.

« L’état est maintenant au sol » ajoute-t-il. Pour lui, les Pakistanais attendent maintenant l’aide des militaires pour aider à stabiliser le pays. Musharraf considère cette situation apparait comme un dilemme. « Les militaires peuvent violer la constitution pour sauver l’état ou suivre la constitution et laisser l’état s’effondrer » poursuit-t-il.

L’idée du retour.

En exil entre Londres et Dubaï, Pervez Musharraf a déclaré vouloir rentrer au Pakistan l’année prochaine pour les élections parlementaires malgré les risques pour sa vie. Durant son mandat, il a fait face à 7 tentatives d’assassinat. « Je rentrerai même si c’est au péril de ma vie » assure-t-il.

Cette intervention intervient quelques jours après que l’agence de renseignement fédéral pakistanaise a émit un second mandat d’arrestation à son encontre auprès l’Interpol pour l’entendre dans l’affaire de l’assassinat de Benazir Bhutoo en décembre 2007. Un tribunal de Rawalpindi cherche à l’inculper de trahison et de collaboration au meurtre de la politicienne.

Il n’a pas donné de dates spécifiques pour son retour au Pakistan. Il avait auparavant annoncé qu’il rentrerait en janvier 2012 puis en mars 2012 mais en ces deux occasions, il est resté dans son exil auto-imposé.

Pervez Musharraf espère mener son parti politique, All Pakistan Muslim League, dans la campagne pour les élections prévues en 2013.

Sources :

The Aspen Times (USA) en VO.

The Guardian (Grande-Bretagne) en VO.

Julien Lathus

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