Les combats de la vallée de Tirah au Pakistan font 40 000 déplacés.

 

Près de 40 000 habitants de la vallée de Tirah, à proximité de la frontière avec l’Afghanistan ont fui leurs maisons après l’intensification des combats dans la zone depuis quelques semaines affirme l’Autorité de Gestion des Désastres des Régions Tribales. La plupart des réfugiés se …

 

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Près de 40 000 habitants de la vallée de Tirah, à proximité de la frontière avec l’Afghanistan ont fui leurs maisons après l’intensification des combats dans la zone depuis quelques semaines affirme l’Autorité de Gestion des Désastres des Régions Tribales. La plupart des réfugiés se sont dirigés vers Kohat, Hangu ou Peshawar.

Les combats entre les troupes gouvernementales pakistanaises et les militants islamiques dans cette vallée stratégique n’ont cessé de croître ses derniers mois mais ils ont pris une autre tournure depuis quelques semaines avec la lutte entre 3 groupes islamiques pour le contrôle de ces zones. Depuis quelques années, le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), le Lashkar-e-Islam (LI) et l’Ansarul Islam (AI) arrivait à conserver un peu de temps dans leur agenda chargé pour guerroyer les uns contre les autres afin de s’assurer la suprématie sur la vallée de Tirah. L’alliance entre le TTP et l’LI aura permis l’éviction de l’AI au prix de combats acharnés. « Nous avons résisté aux insurgés pendant près de 7 ans, mais là c’est différent. Cette attaque n’était pas habituelle. … Il y avait des combattants étrangers, des Ouzbeks, des Tchétchènes… environ 3000. Nous nous sommes trouvés à bout de munitions et de vivres » explique le porte-parole de l’AI.

Combattants du Laskar

Combattants du Laskar

Alors que la vallée est donc tombée aux mains des militants islamistes, l’armée pakistanaise s’apprêterait à intervenir pour en reprendre le contrôle. Dans ce contexte, les civils pris au piège paniquent et tentent de fuir à tout prix. Les témoignages des réfugiés révèlent une importante détresse face à l’imbrication des conflits dans la vallée de Tirah. « Ma femme, ma vieille mère et mes 2 frères avons marché durant 14h pour trouver notre salut » explique Abdullah Khan, la trentaine, réfugié à Peshawar. Sa femme, enceinte de 7 mois souffre de violentes crampes abdominales. Lui et ses frères ont réussi à attraper un camion pour fuir la zone de combat. « Ma femme est très faible et il lui est impossible de marcher plus de 30 minutes ».

« Les réfugiés souffrent terriblement, cherchent à fuir la violence et luttent pour survivre. La plupart ont quitté leurs maisons et leurs habitudes sans pouvoir emporter leurs biens. Seulement le minimum pour vivre une journée loin de leur vallée » explique Saeed Ullah Khan, directeur régional pour le Conseil Norvégien aux Réfugiés. Parmi les réfugiés, on compte 46% d’enfants et 32% de femmes.

La situation sécuritaire apparaît comme très détériorée dans la zone, ce qui complique un peu plus les opérations d’aides aux réfugiés. Les camps de réfugiés sont dans un important dénuement. « Nous ne recevons pas la moindre aide et nous ne savons plus quoi faire. Nous n’avons rien pu emporter avec nous, nous n’avons ni vêtements, ni nourriture, ni papiers, ni argent » ajoute Abdullah Khan qui cherche de l’assistance médicale pour sa femme alitée.

Julien Lathus.

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