L’éditorial du 1 octobre – La ville indienne du futur : l’exemple tumultueux de Lavasa.

Après toute une semaine passée à comprendre le système urbain et d’urbanisation de l’Inde, une question s’impose. Quel modèle la ville indienne doit-t-elle prendre dans le futur pour assurer le développement général du pays et proposer un modèle viable aux futurs citadins indiens ?
Si cette complexe …

Après toute une semaine passée à comprendre le système urbain et d’urbanisation de l’Inde, une question s’impose. Quel modèle la ville indienne doit-t-elle prendre dans le futur pour assurer le développement général du pays et proposer un modèle viable aux futurs citadins indiens ?

Si cette complexe question appelle probablement bien plus de réponses qu’il est possible d’évoquer aujourd’hui, la compagnie publique Hindustan Construction Company s’est mise en tête de construire la première ville privée du pays. Nichée dans les collines des Ghats occidentales (200 km au sud-est de Bombay), Lavasa se veut la première ville planifiée selon les nouvelles normes de l’urbanisation.  La première phase de la ville a été dévoilée en 2009.

Lavasa par urbanflopp

Tout était prévu pour la construction et le fonctionnement de Lavasa. De la planification de la ville basée sur une approche piétonne à la gouvernance sur le modèle d’un partenariat privé/public, en passant par management.

Autour d’un lac, Lavasa doit d’étendre sur 100 km² et doit, selon les principes du nouvel urbanisme offrir les meilleures infrastructures, tout en cherchant à s’équiper d’institutions éducatives de classe internationale, d’industries non-polluantes et d’un environnement écologique voué au tourisme et au plaisir.25 000 villas et appartements ont été planifiés pour créer quelques 50 000 opportunités d’emplois dans un premier temps.

Le projet est pourtant aujourd’hui bien loin d’offrir un tel panorama puisqu’il a été suspendu une année en raison de nombreuses controverses. Problèmes d’acquisition de terrains, de dommages à l’environnement et de corruption politique.

En 2011, Lavasa comptait 4 hôtels et un centre-ville dont les façades ocre des appartements rappellent l’esthétique méditerranéenne. Sur le plan éducatif, la ville possède déjà une Ecole Hôtelière qui se félicite d’être une extension de la célèbre Ecole Hôtelière de Lausanne.

En raison de ses nombreux retards, le projet ne devrait pas être terminé avant 2020. A son apogée, il est prévu qu’elle accueille près de 200 000 personnes sur 4 à 5 villes disséminées sur 7 collines. Elle devrait bénéficier de nombreuses infrastructures dédiées au sport, un parc d’attraction et une grande université, qui devait être à la base jumelée avec celle d’Oxford avant que cette dernière ne se retire du projet en 2010.

Les échecs se succèdent pour Lavasa puisque cette ville, faite pour les plus pauvres présente des appartements coûtant de 17 000 à 36 000 $, ce qui les rend même inaccessibles pour la majorité de la classe moyenne indienne. Face à ses interrogations sur le futur d’une ville du futur, le créateur et promoteur, Ajit Gulabchand se veut aussi philosophe qu’embêté : « Avons-nous toutes les réponses pour le moment ? Non. Il s’agit encore d’une expérience, ok ? »

Sources :

The Atlantic (USA) en VO.

Site de Lavasa (Inde) en VO.

Julien Lathus

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