Le premier ministre indien ne se rendra pas au Pakistan dans l’immédiat.

Dimanche, des responsables indiens ont affirmé que la visite du premier ministre Manmohan Singh au Pakistan ne se fera pas dans un futur proche. Ils ont indiqué plusieurs raisons pour justifier cette décision dont celle qui fait part du manque de soutien populaire pour engager …

Dimanche, des responsables indiens ont affirmé que la visite du premier ministre Manmohan Singh au Pakistan ne se fera pas dans un futur proche. Ils ont indiqué plusieurs raisons pour justifier cette décision dont celle qui fait part du manque de soutien populaire pour engager un tel dialogue sans progrès tangibles sur des dossiers qui concernent l’armée pakistanaise.

Manmohan Singh en 2009 par World Economic Forum, flickr

Faut-t-il comprendre derrière cette raison la question encore non clarifiée concernant le rôle du Pakistan et de son armée dans les attentats de Bombay de 2008 ? Entre les 2 pays, des avancées significatives ont enregistré ces derniers mois comme la réforme du régime des visas ou la promotion du commerce bilatéral.

Mais l’Inde attend le Pakistan sur des dossiers plus importants qui ne sont l’apanage du régime civil mais militaire. Parmi eux, la lutte contre le terrorisme régional, les litiges frontaliers du glacier du Siachen et de l’estuaire de Sir Creek ainsi que sur la question de l’Afghanistan.

Face aux limites d’action d’Islamabad sur ces questions complexes, l’Inde pense que le gouvernement central pakistanais ne peut qu’offrir des réunions sans résultats assurés. Ces raisons officielles émises des responsables indiens pour justifier la décision du premier ministre indien sont-t-elles les seules ?

Le discours du président pakistanais à l’ONU comme argument supplémentaire ?

Le 25 septembre dernier, le président pakistanais, Ali Asif Zaradri avait évoqué les relations entre l’Inde et le Pakistan à la tribune de l’ONU au cours de la 67ème assemblée générale de l’organisation.

Ali Asif Zardari à l’ambassade américaine d’Islamabad en 2010 par U.S. Embassy Pakistan, flickr

Se félicitant des efforts des deux pays sur la voie de la normalisation de leurs relations, il avait néanmoins rappelé que le Pakistan continuerait à soutenir les revendications du Cachemire. Pour lui, cette région divisée entre les deux pays reste le symbole de l’échec du système des Nations-Unies.

Ses déclarations avaient fait l’objet d’un droit de réponse assez virulent de la part de la délégation indienne. « Le Jammu et Cachemire est partie intégrante de l’état indien. L’Inde rejette la revendication pakistanaise qui demande ce territoire dans son intégralité » s’était exclamée la délégation indienne.

Ce lundi, plusieurs médias indiens comme pakistanais voient dans cette nouvelle opposition sur la question du Cachemire une possible raison à la décision indienne de repousser la visite – non planifiée – de Manmohan Singh.

« Les responsables à New Delhi ne sont pas très enclin à propos de la visite du premier ministre au Pakistan dans un futur proche » explique le journal indien The Hindustan Times qui rapporte ces paroles.

« Il n’y a pas tellement d’enthousiasme pour poursuivre des discutions, même au Punjab qui est généralement toujours réceptif aux initiatives pour la paix » indique un responsable indien. Maintenant, une question se pose. Comment l’Inde et la Pakistan vont-t-ils aborder les prochaines discussions pour la normalisation de leurs relations ? Il semble néanmoins que ce nouveau rebondissement risque de freiner le processus de paix entre les deux pays. Affaire à suivre…

Sources :

Dawn (Pakistan) en VO.

The Hindustan Times (Inde) en VO.

Julien Lathus

Add comment