Inde / Pakistan : Renforcement des capacités nucléaires : SIPRI.

Alors que le Pakistan vient de fêter le quinzième anniversaire de ses essais nucléaires, l’organisation suédoise du SIPRI ( Stockolm International Peace Research Institute) vient de publier, en partie, son rapport annuel sur l’armement, le désarmement et la sécurité internationale. Sur le plan des armes …

Alors que le Pakistan vient de fêter le quinzième anniversaire de ses essais nucléaires, l’organisation suédoise du SIPRI ( Stockolm International Peace Research Institute) vient de publier, en partie, son rapport annuel sur l’armement, le désarmement et la sécurité internationale. Sur le plan des armes nucléaires, si l’Occident poursuit son mouvement de non-prolifération, l’Asie reste marquée par une course à l’armement nucléaire.

india-pakistan-bomb-cartoonSelon le rapport, l’Inde comme le Pakistan se sont investis dans l’augmentation et la sophistication de leurs arsenaux. En 2012, l’Inde aurait obtenu 10 têtes nucléaires supplémentaires, portant leur total à un nombre compris entre 90 et 100. Pour la même année, le Pakistan, lui aussi aurait acquis 10 nouvelles têtes, portant dorénavant son stock à une possibilité de 120 têtes nucléaires. Même dynamique en Chine qui atteindrait le nombre de 250 têtes nucléaires.

Le SIPRI s’alarme de cette course à l’armement en raison de la paix fragile qui prévaut en Asie, caractérisée par les tensions croissantes entre l’Inde et le Pakistan, entre la Chine et le Japon et entre les 2 Corées. L’institut met également en lumière la sophistication de l’armement nucléaire de l’Inde et du Pakistan. Les 2 pays ont développé et déployé de nouvelles capacités balistiques tout le long de l’année 2012, en faisant étalage de cette puissance au cours d’essais. Nouveaux missiles de croisière, missiles intercontinentaux et renforcement des capacités de production ont été au programme.

L’Inde base sa doctrine nucléaire sur le principe de la dissuasion tout en avançant qu’elle n’utilisera pas la puissance nucléaire en premier. En juin 2012, le premier ministre indien, Manmohan Singh avait souligné, au cours d’une rencontre avec l’autorité de commandement nucléaire indienne que les forces du pays, en matière nucléaire devaient être renforcées pour s’assurer de capacités opérationnelles et puissantes.

De son côté, le Pakistan a conduit l’année dernière toute une série d’essais visant à tester des missiles déjà opérationnels et en développement. Le pays a également investi dans son principal laboratoire de production de plutonium, situé dans le complexe de Khushab, dans le Punjab.

Cette dynamique asiatique est alimentée par l’essai réussi, l’année dernière, du premier missile intercontinental indien, le missile Agni V. L’Inde est alors rentrée dans le club très sélectif des pays disposant d’un tel arsenal. Désormais, le missile indien Agni V côtoie le Peacekeeper américain, le Topol M russe ou le DF-5 chinois. Les officiels indiens avaient alors rétorqué que ce missile ne devait pas être perçu comme une menace. « Nous avons déclaré une politique de non-agression et nous ne visons aucun pays en particulier. Ce missile n’est une menace pour personne. Notre système balistique est à but purement dissuasif et il répond à nos besoins sécuritaires » expliquait Ravi Gupta.

Alors que de nombreuses organisations mettent en garde contre les dangereuses courses à l’armement, tout en cherchant à empêcher l’Iran ou la Corée du Nord à se doter de l’arme nucléaire. L’Inde et le Pakistan, sont les 2 pays, avec Israël à n’avoir pas signé le traité de non-prolifération nucléaire, établi en 1968 et étendu en 1995.

Julien Lathus

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