Des médias indiens et pakistanais pour la paix.

Une délégation de 17 journalistes pakistanais a achevé une visite d’une semaine en Inde. Membres du Karachi Press Club et de l’Hyderabad Press Club, ils avaient été invités par le Mumbai Press Club.
Gurbir Singh, président du club de Mumbai avait clairement exposé le but de …

Une délégation de 17 journalistes pakistanais a achevé une visite d’une semaine en Inde. Membres du Karachi Press Club et de l’Hyderabad Press Club, ils avaient été invités par le Mumbai Press Club.

Département de journalisme et de communication de la Banaras Hindu University par mafate69, flickr

Gurbir Singh, président du club de Mumbai avait clairement exposé le but de cette visite. « Pour promouvoir la compréhension et la tolérance entre l’Inde et le Pakistan, en améliorant la qualité du contenu médiatique lors du traitement de l’information sur leurs relations bilatérales » a-t-il précisé en espérant que cela donnera une impulsion au processus de pays entre les deux pays.

Ces clubs de presse ont profité de la rencontre indo-pakistanaise d’Islamabad sur l’accord de libéralisation du régime des visas pour demander une plus grande souplesse dans les échanges médiatiques entre les deux pays (voir article The Indian Papers du 23 mai 2012). Au dernier moment, le Pakistan a refusé de signer l’accord (voir article The Indian Papers du 26 avril 2012).

Si cette semaine, les gouvernements ont échoué dans leur démonstration de vouloir normaliser leurs relations, les médias ont pris leur place. Le Mumbai Club Press avait organisé un séminaire nommé « Le rôle des médias dans les relations indo-pakistanaises ». Ainsi, ils ont signé un mémorandum contre l’usage d’un langage de haine dans la presse.

Ils ont demandé aux médias indiens et pakistanais de ne plus utiliser des mots comme « traditionnels rivaux ». Karamat Ali, directeur d’un institut de recherche sociale au Pakistan explique que les journalistes qui commentent les matchs de cricket entre les deux pays les décrivent toujours comme des rivaux traditionnels. « Les médias pakistanais en ourdou se réfèrent toujours à eux en tant que azil dushman, ce qui signifie rivaux éternels ; comme si nous avions été des ennemis depuis la création du monde » remarque-t-il.

Tahir Hasan Khan, président du Karachi Press Club a déclaré que les journalistes n’étaient pas une frange des armées des deux pays et qu’ils devraient éviter un langage de haine mais contribuer à maintenir la paix et l’harmonie entre le Pakistan et l’Inde. Même tonalité chez son homologue du Mumbai Press Club, Gurbir Singh qui compare les barrières entre les deux pays au mur de Berlin « qu’il faut détruire ».

Dans la rubrique opinion du quotidien pakistanais Dawn en date de lundi, se trouve un article mettant en lumière le rôle des médias dans l’amélioration des relations indo-pakistanaises. L’auteur, Huma Yusuf est un journaliste en free-lance. Il revient particulièrement sur la nécessité de la coopération des médias et sur l’échange des informations.

« Plus de collaboration et d’échange d’informations entre les professionnels des médias indiens et pakistanais créeraient un sentiment de responsabilité des deux côtés de la frontière. Cela pourrait également offrir l’opportunité aux 2 industries des médias d’améliorer leurs standards. Une couverture libre de tout esprit va-en-guerre sur les relations bilatérales entre l’Inde et le Pakistan apparaitrait comme plus juste et plus factuelle » écrit-t-il.

Il conclut sa contribution en expliquant qu’au regard de leurs erreurs passées, les gouvernements devraient maintenant donner aux médias une influence positive concernant la trajectoire des relations indo-pakistanaises.

Sources :

Dawn (Pakistan) en VO.

The News International (Pakistan) en VO ici et ici.

News Track India (Inde) en VO.

Julien Lathus

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